Dans les coulisses de la soirée "Premières !"

Dans les entrailles de l'Opéra de Lyon, 31 danseurs et danseuses s'acharnent à transformer leurs corps. Pour "Premières !", trois d'entre eux se font chorégraphes et, chacun à sa façon, construisent des univers où tout devient possible. Samuel Kahn

«Tout le monde en position s'il vous plaît !»

La journée se termine à l'Opéra de Lyon. Depuis le Studio du Ballet, juste sous la verrière de cette drôle de boite de conserve qui surplombe l'Hôtel de Ville, on peut voir le soleil se refléter sur les toits et les fontaines. Tout se ralentit, l'air deviens plus doux. Les danseurs, eux, sont toujours à la tâche. Annabelle a fait parti du Ballet. C'est elle qui s'époumone pour rassembler les troupes, assistant dans sa tâche Franck Laizet, qui, bien qu'en béquilles, ne cesse d'esquisser des pas, de guider les treize danseurs et danseuses pour concrétiser sa chorégraphie.

Au fond de la salle, deux guitares, une basse et une batterie crachent du rock. Sur cette musique enivrante, les danseurs s'élancent dans de grands ensembles, jusqu'à l'épuisement. En mouvement, ils sont souples et agiles mais quand ils s'arrêtent, l'effort qu'ils viennent de fournir se lit sur leur visages. Leurs articulations sont misent à rude épreuve. Ils les massent, s'étirent sans cesse. Toujours sur le fil, entre l'équilibre et la chute, la tension et la rupture.

Sous la direction de Tadayoshi Kokeguchi, le rythme est différent. Tels des statues en plein éveil, les huit danseurs et danseuses émergent du sol. La musique inharmonique remplit l'espace et semble porter ces derniers. Ensembles, ils se relèvent de façon très contrôlée. Ils sont comme les nuages que l'on observe, allongé dans l'herbe. Les corps changent sans que l'on s'en aperçoive et chaque regard porté sur l'un d'entre eux révèle une courbe, une torsion qui n'était pas là quelques secondes plus tôt.

La répétition terminée, nous pouvons échanger avec Raul Serrano et Caelyn Knight. Il apprécient d'être dirigés par l'un d'entre eux. Leur complicité construite au fil des années passées ensembles au sein du Ballet leur permet de sortir des cadres habituellement imposés par les chorégraphes venus de l'extérieur. Ces derniers ne se rendent pas toujours compte de l'épuisement physique et mentale qui accompagne la pratique de la danse au rythme des représentations et des tournées de l'Opéra de Lyon. La fatigue fait partie intégrante de la vie des danseurs, ils doivent alors se l'approprier, la réinvestir pour nourrir leur travail.

C'est le moment de partir. Une porte en verre nous laisse apercevoir une danseuse travailler un mouvement. La danse est un investissement permanent. Même ceux qui rentrent chez eux après une journée de répétition vont garder en tête comme un air qui trotte, composé des pas qui occupent leur journées.

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