De profondis sous-marin russe : "Kursk"
Drame par Vincent Raymond le Mardi 6 novembre 2018 | de Thomas Vinterberg (Bel-Lux, 1h57) avec Matthias Schoenaerts, Léa Seydoux, Colin Firth… (...)
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Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Lyon
On sort de La Chasse un peu sonné, pris comme le héros dans un engrenage asphyxiant où chaque tentative pour rétablir la vérité l’enfonce dans le désespoir et renforce l’injustice à son encontre. Thomas Vinterberg a de toute évidence réussi son coup : il laisse peu de place à la réflexion durant ces 110 minutes — jusqu’à la fin "ouverte" narrativement, mais totalement close philosophiquement.
Les interrogations viendront après, une fois la distance retrouvée avec un spectacle efficace mais fondamentalement pipé. La Chasse raconte comment Lucas, assistant d’éducation en bisbille avec sa femme pour la garde de son fils, va voir le ciel lui tomber sur la tête après qu’une des petites filles de l’école où il travaille l’ait accusé de «lui avoir montré son zizi».
L’enfant a en fait une réaction d’amoureuse déçue face à un homme qu’elle avait identifié comme un possible père de substitution, lui prodiguant l’affection que son vrai paternel ne lui témoignait plus. La calomnie va prendre des proportions terribles : directrice, professeurs, parents, voisins vont prendre fait et cause pour la gamine et harceler le pauvre Lucas.
On se souvient que Vinterberg, dans ce film fébrile et puissant qu’était Festen, montrait les ravages de la pédophilie sur celui qui en était victime. En un singulier renversement des choses, il expose dans La Chasse comment l’angoisse de la pédophilie peut à son tour créer des dommages collatéraux quand les adultes sacralisent la parole de l’enfant. Lucas devient donc le coupable idéal pour une communauté en flagrant délit d’aveuglement. Mais pas que pour elle ; pour le cinéaste aussi, qui fait de Lucas un homme parfait, beau, attentionné, charmeur, gentil, cultivé, au milieu de gens rustres, alcooliques, bornés et idiots.
Le choix de Mads Mikkelsen (très bon, ce n’est pas le problème) force cette identification et ce chantage à l’émotion. Ce besoin de relayer un discours par une manipulation scénaristique est le propre des films à thèse. En cela, malgré ses qualités cinématographiques — superbe utilisation du scope et de la lumière, direction d’acteurs parfaite de réalisme rentre-dedans — La Chasse n’est qu’une version moderne des drames d’André Cayatte, où l’indignation de l’auteur prenait le pas sur la liberté du spectateur.
On sort de La Chasse un peu sonné, pris comme le héros dans un engrenage asphyxiant où chaque tentative pour rétablir la vérité l’enfonce dans le désespoir et renforce l’injustice à son encontre. Thomas Vinterberg a de toute évidence réussi son coup : il laisse peu de place à la réflexion durant ces 110 minutes — jusqu’à la fin "ouverte" narrativement, mais totalement close philosophiquement.
Les interrogations viendront après, une fois la distance retrouvée avec un spectacle efficace mais fondamentalement pipé. La Chasse raconte comment Lucas, assistant d’éducation en bisbille avec sa femme pour la garde de son fils, va voir le ciel lui tomber sur la tête après qu’une des petites filles de l’école où il travaille l’ait accusé de «lui avoir montré son zizi».
L’enfant a en fait une réaction d’amoureuse déçue face à un homme qu’elle avait identifié comme un possible père de substitution, lui prodiguant l’affection que son vrai paternel ne lui témoignait plus. La calomnie va prendre des proportions terribles : directrice, professeurs, parents, voisins vont prendre fait et cause pour la gamine et harceler le pauvre Lucas.
On se souvient que Vinterberg, dans ce film fébrile et puissant qu’était Festen, montrait les ravages de la pédophilie sur celui qui en était victime. En un singulier renversement des choses, il expose dans La Chasse comment l’angoisse de la pédophilie peut à son tour créer des dommages collatéraux quand les adultes sacralisent la parole de l’enfant. Lucas devient donc le coupable idéal pour une communauté en flagrant délit d’aveuglement. Mais pas que pour elle ; pour le cinéaste aussi, qui fait de Lucas un homme parfait, beau, attentionné, charmeur, gentil, cultivé, au milieu de gens rustres, alcooliques, bornés et idiots.
Le choix de Mads Mikkelsen (très bon, ce n’est pas le problème) force cette identification et ce chantage à l’émotion. Ce besoin de relayer un discours par une manipulation scénaristique est le propre des films à thèse. En cela, malgré ses qualités cinématographiques — superbe utilisation du scope et de la lumière, direction d’acteurs parfaite de réalisme rentre-dedans — La Chasse n’est qu’une version moderne des drames d’André Cayatte, où l’indignation de l’auteur prenait le pas sur la liberté du spectateur.
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