Chez Bigoût Records, on s'approvisionne en musiques énergiques à guitares

Disquaire / Le label noise lyonnais, habitué de la distro en fin de concerts dans les salles du coin, franchit le cap de la boutique en s’installant rue des Capucins : le nouveau repaire des amateurs de vinyles bruyants.

À l’origine, un groupe. Kiruna : entre noise et hardcore, dans la lignée de Condense ; qui se fait un petit nom dans le milieu et sort un premier disque autoproduit en 2007. Paul Martin (photo) et Damien Debard, deux des membres du combo, décident de sortir de leurs poches quelques billets pour monter la structure nécessaire, qu’ils baptisent Bigoût Records. C’est sensé être un one shot, ce vinyle, Social Haven of Cultural Decline. Mais peu après un ami commun qui gère le label (alors parisien) Rejuvenation leur propose une association pour sortir un second vinyle, d’un groupe australien. Banco. Et de fil en aiguille, ou plutôt de câble en jack, les voici désormais avec vingt-deux références au compteur, entre noise et dérivés, dont l’une des dernières en date, Doppler, est une réédition vinyle d’un CD marquant de la scène locale datant de 2004. Et ce disque, justement, fait partie des meilleures ventes du tout nouveau shop installé au 24 rue des Capucins. Car les deux acolytes ont décidé de franchir le pas de porte : Paul en avait marre de se cogner les orteils dans les caisses de disques rangées dans sa chambre, en attente du chaland...

Pour sortir du giron lyonno-lyonnais, Bigoût Records avait commencé par échanger une partie de ses références avec d’autres labels cousins, pour vendre les rondelles de tout le monde dans des bacs sortis en salles de concerts — le Marché-Gare, l’Épicerie Moderne, etc. Un site de VPC suivra, garni de pas mal de références, pour beaucoup introuvables dans la ville, se sont-ils aperçus circa 2016 en le lançant. D’où, désormais, la création de la boutique en décembre 2019. Trouvée sur un coup de chance : un client un jour qui évoque ce rez-de-chaussée inutilisé par un professeur de batterie lui-même installé au sous-sol...

Oranssi Pazuzu en tête de gondole

Paul explique : « on connaît les autres disquaires de Lyon et on ne voulait pas leur faire de concurrence. Le seul qui vend quelques références communes avec nous, c’est Bruno de Dangerhouse. On a été le voir avant de commencer : il n’y avait pas de soucis pour lui. Nous sommes spécialisés black metal, stoner, noise, punk, hardcore, drone, indie rock. Des musiques énergiques à guitares ! Et de l’électronique expérimentale, dissonnante. » On trouve ainsi Moor Mother dans les bacs. Ou les Finlandais de Oranssi Pazuzu : « c'est un groupe très représentatif de ce que l’on propose » ; leur dernier album Mestarin Kynsi, petite merveille sortie chez Nuclear Blast, cartonne lui aussi dans la boutique. « Nous vendons aussi beaucoup de disques de groupes lyonnais et nous en sommes sommes fiers. » Des expos sont prévues dans les mois à venir, comme celle de Gérald Tournier / Pangram. Ce shop est un nouveau pas de franchi pour Bigoût, mais pas une finalité : le but est d’avoir à l’avenir un local plus grand et d’ouvrir un lieu qui fasse à la fois disquaire, petite restauration et café.

Bigoût Records
24 rue des Capucins, Lyon 1er
Du mercredi au samedi de 15h à 19h

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Jeudi 23 mai 2013 Six ans après son arrivée à Feyzin, Sophie Boyer quitte ses fonctions de directrice de l’Épicerie Moderne. Dès la rentrée, c'est Damien Debard, son administrateur, qui prendra les commandes. Une entrevue bilatérale s'imposait, histoire de déterminer...

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X