De Sebastián Silva (ÉU, 1h37) avec Juno Temple, Michael Cera...
Pendant que Roman Polanski faisait défiler son cinéma entre les quatre murs d'un théâtre — La Vénus à la fourrure, choc de la rentrée — le réalisateur chilien de La Nana tentait un hommage au maître avec Magic Magic, essai qui se transforme en échec complet. Alicia (Juno Temple, actrice fascinante, qui se sauve vaillamment du traquenard) part en vacances au Chili avec des amis qu'elle connaît à peine, et développe une névrose dont le film peine à cerner les contours.
Et pour cause : parano comme dans Rosemary's baby, phobique du sexe comme dans Répulsion, atteinte d'un délire de persécution carabiné comme dans Le Locataire, Alicia est un fantasme cinéphile incarné. Tout le film souffre de cette stratégie d'empilement citationnel, oubliant un ingrédient élémentaire : la crédibilité. Du coup, Magic Magic n'est jamais loin du ridicule, comme dans ce moment, plus drôle que troublant, où Alicia est terrifiée par un chien qui se masturbe contre sa jambe !
Le récit semble faire du surplace, cherchant une introuvable étrangeté avant de changer complètement d'optique lors d'un sabbat païen interminable, ni hypnotique, ni choquant ; juste raté, comme le reste.
Christophe Chabert
Sortie le 28 août