de et avec Jean-Paul Rouve (Fr., 1h45) avec également Ludivine Sagnier, José Garcia...
Depuis la mort de leurs parents, Lola joue un peu le rôle de grande sœur pour ses deux frères aînés que rien ne rapproche : Benoît est aisé et aime avoir tout contrôler ; Pierre, en difficulté, très soupe-au-lait. Ils en oublieraient presque que leur benjamine à, elle aussi, à une vie à elle...
Voici l'histoire de famille que l'on aurait aimé voir réalisée par Michel Blanc il y a quelques semaines, et que son excellent interprète du pathétique Voyez comme on danse signe avec la sensibilité qu'on lui connaît. Oh certes, il n'est ne retrouve pas la grâce de Quand je serai petit (2012) mais s'obstine (à raison) dans cette trajectoire qui lui fera accomplir un jour une indiscutable réussite ; ce film sur les relations entre frères et sœurs, parents et enfants autour duquel beaucoup tournent sans aller nulle part, mais que lui pressent.
Dans les familles cinématographiques de Rouve — et donc dans celle de Lola — il n'y a pas que des cadres sup' urbains, ni de coucheries entre notaires blancs, ni de magot en héritage : c'est la recherche du dialogue et de l'être qui prime sur l'avoir et le paraître, ces fléaux qui s'affichent avec obscénité dans la plupart des comédies françaises. Affirmer un regard médian, avec des personnages en prise avec la complexité du quotidien ; oser la bienveillance sans compassion naïve, cela mérite à tout le moins de la considération.