Cabu, une exposition en sa mémoire et pour la mémoire

Patrimoine / Après Paris en 2022, la commune de Chambon-sur-Lignon décide, à son tour, de commémorer un épisode de la Seconde Guerre mondiale. A partir du 22 juin 2023, le Mémorial de la Shoah, en partenariat avec Véronique Cabut, exposera seize dessins du regretté Cabu. Des dessins de presse qui rendent hommage à un des évènements les plus dramatiques de l’Histoire.

Replongez dans vos livres d’histoire de 3e. Ces 16 et 17 juillet 2023, la tristement célèbre rafle du Vel d’Hiv aura 81 ans. Deux dates qui replongent toute une communauté dans la souffrance de la Shoah (1941-1945). Cette souffrance témoigne tout d’abord une réalité, très souvent mise en scène dans films, séries ou encore bouquins. Aujourd’hui, c’est à travers un ouvrage illustré et des dessins que l’art et la main de Cabu refont surface.

L'oeuvre de Cabu

En 1967, alors âgé de 29 ans, Cabu, de son vrai nom Jean Cabut, voit sa carrière prendre un nouveau virage. Le Nouveau Candide, journal gaulliste paru entre 1961 et 1967, fait appel à son talent afin d’illustrer le nouveau livre de deux anciens déportés et résistants, Claude Lévy et Paul Tillard. Tous deux, à travers témoignages et documents, se sont engagés à relater la vérité et rien que la vérité. Déterminé à faire du mieux possible, le jeune dessinateur se donne corps et âme. A travers une ribambelle de dessins, il met en scène les 13 000 victimes de cet évènement tragique de l’Histoire et de la Seconde Guerre mondiale.

Tout en mettant en lumière la détresse et l’incompréhension des familles françaises juives, il touche aussi du doigt le rôle de la police française sous les ordres du régime de Vichy. En acceptant cette commande, Cabu rentre dans l’Histoire du dessin tout en rendant un hommage poignant.

Ces illustrations rappellent alors le génie d’un journaliste disparu et les mémoires d’un peuple meurtri. Mais ils permettent aussi de faire découvrir l’œuvre de Cabu à ceux qui ne l’ont pas connu. Parti trop tôt, il fût l’une des douze personnes assassinées lors de l’attentat contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015.

Huit ans plus tard, l’homme n’est plus mais son talent reste admiré et vanté. « Il a dessiné le pire du 20e siècle, et a été lui-même la victime du pire du 21e siècle », déclare son épouse, Véronique Cabut.

Cabu, dessins de la rafle du Vel d’Hiv, Du 22 juin au 30 septembre 2023, Lieu de Mémoire, Chambon-sur-Lignon

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