Baroque latin

Le contre-ténor Philippe Jaroussky et sa complice de toujours Christina Pluhar ont tricoté pour le Festival de Musique baroque de Lyon une soirée détonante où les musiques anciennes et celles d’Amérique latine s’emmêlent : attention aux oreilles et à tout organe lié à l’émotion. Pascale Clavel

Lorsque l’on se permet de mettre ensemble, dans un même lieu et pour un même projet musical, l’hypnotique Philippe Jaroussky et la talentueuse directrice musicale de l’Arpeggiata Christina Pluhar, il faut s’attendre à tout. Chaque fois, on s’y laisse prendre, chaque fois, on y retourne pour vérifier et chaque fois on est comme emporté par tant d’incroyables moments vécus. Entre ces deux artistes-là, c’est une belle histoire, une collaboration indéfectible depuis 2005. Presque en confidence, Christina Pluhar se livre : «Philippe n’est pas seulement un chanteur, c’est un artiste qui s’investit énormément, qui est très à l’écoute, très réactif. Nous avons un réel plaisir à nous retrouver sur scène.» Un duo qui propose des projets hors du commun, aux esthétiques variées et surprenantes. Il faut souligner également le formidable travail de l’Ensemble instrumental L’Arpeggiata. Depuis sa création en 2000, l’ensemble explore des ambiances musicales méconnues, un répertoire pioché chez des compositeurs napolitains, français ou espagnols du début de l’ère baroque.

Ça va être chaud

L’Arpeggiata et Christina Pluhar recherchent sans fin, improvisent et offrent à un public de plus en plus nombreux des moments rares où la musique baroque s’emmêle aux musiques traditionnelles comme au jazz. Grand écart pour ce programme au Festival de Musique baroque : entre musiques sud-américaines et œuvres de Monteverdi, ce sont des mélodies colorées qui sont mises en lumière, des compositeurs baroques qui sont installés dans des écrins musicaux aux rythmes sensuels et endiablés. Philippe Jaroussky, Christina Pluhar et l’Arpeggiata ont ce parti pris constant : s'emparer d'une partition originale, la décaler par une orchestration improbable puis la magnifier par une interprétation dont eux seuls ont le secret. La veille du concert, sort leur nouveau CD Los Pajaros perdidos et, bien sûr, le public lyonnais va pouvoir entendre, comme en avant première, des extraits de ce projet artistique aux accents chauds et enivrants. On y entend des musiques traditionnelles et baroques du Chili, d’Argentine, du Venezuela ou encore des œuvres de Piazzola et de Ramirez, entre musique savante et populaire, entre luth et charango ; le trop plein d'émotions est à craindre. Un programme conçu comme un feu d’artifice où plaisir et bonheur seront au rendez-vous.

De Monteverdi à Piazzola
à la Chapelle de la Trinité mardi 24 janvier

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