"Le Monde d'après" de Sophia Aram : son monde est stone

Sophia Aram

Radiant-Bellevue

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Humour / Sophia Aram, humoriste estampillée France Inter, revient sur scène avec "Le Monde d’après", un cinquième spectacle qui déplore l’état de la société française d’aujourd’hui. Un one-woman-show amer à voir à Caluire et Villeurbanne.

« Est-ce que vous allez bien ? Même les gens de gauche ? » Dès son arrivée sur scène, Sophia Aram décide de secouer le camp auquel elle appartient, puisqu'elle assure ne plus le comprendre. C’est, en quelque sorte, la colonne vertébrale de son nouveau spectacle Le Monde d’après, là où précédemment, elle parlait de sexisme, de laïcité ou encore d’école. Bref, des thématiques de gauche.

« Ça devient très difficile d’être de gauche aujourd’hui » poursuit Sophia Aram, qui constate la fracture avec une partie de celles et ceux de son bord politique qui soutiennent qu’elle, la défenseuse de l’universalisme, serait passée à droite. Alors que l'humoriste en est convaincue, elle n’a pas changé, « c’est la gauche qui a changé ». Ou quand le rire illustre à sa façon cette antienne des deux gauches soi-disant irréconciliables…

Franc-tireuse

La France insoumise, les convois de la liberté de Florian Philippot, les figures médiatiques Hanouna, Morandini et Praud, les complotistes, Ségolène Royal, les intersectionnels… Le monde d’aujourd’hui ne fait plus rire Sophia Aram, qui renvoie dos à dos ce qu’elle estime être les faces de mêmes pièces. D’où un côté parfois gênant, comme lorsqu’elle se moque de militants trans chahutés par des islamistes ou quand elle ironise pendant plusieurs minutes sur les femmes qui ont porté plainte contre une gynécologue (et accessoirement secrétaire d’État – Chrysoula Zacharopoulou) pour viol. Bref, des blagues de droite.

Si elle s’aventure encore sur le chemin de l’humour à personnage qui lui va si bien (sa tante Fatiha dénonçant l’islamisation de son quartier ; une militante progressiste à la voix fortement aigüe…), et si quelques punchlines sont, qu’on soit d’accord ou pas avec le fond, bien senties (« Quand on arrêtera de prendre les cons pour des gens » au sujet des antivax ; « Tous ces gens prêts à mourir pour leurs idées avant de se rendre compte qu’ils n’en avaient pas » au sujet des Gilets jaunes…), en agrégeant les obsessions du moment, Sophia Aram donne l’impression de livrer une longue chronique d’actualité qui se voudrait au-dessus de la mêlée. Mais une longue chronique dont, finalement, ne ressort pas grand-chose si ce n’est une triste amertume. Et un fataliste "c’était mieux avant" qui, une fois les applaudissements terminés, nous fait alors penser que Sophia Aram, c’était en effet mieux avant.

Sophia Aram – Le Monde d’après
Au Radiant-Bellevue (Caluire-et-Cuire) samedi 20 janvier
Au Théâtre Astrée (Villeurbanne) mardi 6 février

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