Dans les coulisses des Labyrinthes du coeur

Grâce aux intervenants de l'Opéra et du Petit Bulletin, visite exceptionnelle approfondie pour chroniqueurs amateurs ; une jeune danseuse du ballet simplement s’approche, se confie sur son travail, sa vie, son bébé qu’elle laisse pour exercer sa passion. Et puis les toits lyonnais… Des salles, des ombres … On imagine, dans ce lieu mythique où tant de temps à l’art consacré plonge dans le secret.

Crée en 1984, Heart's Labyrinth, couloirs sublimés par Jiri Kylian, poète au génie créateur, ses danseurs se démènent, démêlent son chagrin, dans ce vide, dans sa douleur, d’un chorégraphe dont une danseuse s’était donnée la mort, exorcisée grâce à l’œuvre infinie enfin mise au jour.

Répétition

Scène noire entourée de noir. Halo. Les athlètes répètent, s’échauffent, s’étirent, guidés par les maîtres. Travail long, méticuleux. Robes blanches, fins chaussons, charme, gracieuses silhouettes, écarts grands sur le plancher, les corps le patinant.

L’onde les intéresse. Leur temps compte au présent. L’émulation fascine, façonne l’instant, libérateur, rythme les mouvements.

Filage

L’orchestre de l’Opéra de Lyon, dirigé par Quentin Hindley.

Musiques contemporaines d’Arnold Schoenberg, Anton Webern et Antonin Dvorak.

On image l’orchestre en contrebas.

Noir complet.

Halo. Légère, elle descend, lentement, puis s’efface, ouvre le miroir, réapparaît, s’élance, se mire, s’immisce, prête à traduire la musique en gestes. Duos, trios interchangeables, ensemble, réciproquent, se regardent, les bras élancés, les bras enlacés, ils s’aident à danser. Se disent pourquoi dans un ensemble parfait, s’enchaînent, en mouvements perpétuels, d’une élégance fragile et belle.

Silence. Ils partent et elle arrive, courre au devant qu’ils s’éternisent. Se débattant, tirée vers le le haut, souillée, soudée, recroquevillée, glisse et se laisse aller. Elle a peur, s’essouffle, garde le cap, à l’envers, montre le choix à leur endroit, les doigts pointés, les pointes de pieds trébuchent en courant. Malade, elle tombe, dort, puis resplendit dans le miroir.

La jeune femme s’est approchée, roule par terre, en l’air, pleure et se réconcilie, meurt, survit, souffre puis rit.

Signes troublants, les corps sortent du jeu, reviennent, tournent, retournent, lèvent le poing, remontrent le choix.

Violons, piano, les cordes, soufflent d’en bas pour qu’ils racontent.

A la fin, les saluts, en quinconce : un final réussi, l’orchestre élevé en un dernier geste.

Infiniment justes, parfois symétriques, uniques, ces sentiments, la sensibilité, l’amour, sensuel, la tristesse, emplissent d’émotion un spectacle extrêmement profond.

Reconnaissant, on applaudit intérieurement une poésie d’une telle finesse exprimée, et l’on ressort dans la rue, différent.

Cathy Heimann

Cathy Heimann

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