OSEF le nombrilisme : "Garçon Chiffon" de Nicolas Maury
Comédie par Vincent Raymond le Mardi 27 octobre 2020 | Ego trip rural avec distribution de prestige. (...)
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Jusqu’ici, on avait du mal à excuser le côté tête à claques de Xavier Dolan, sinon par la fougue de sa jeunesse (il n’a que 23 ans et signe déjà son troisième film). S’imaginant à la fois comme un esthète et un penseur, il enfilait les clichés comme des perles et surfilmait ses maigres fictions, n’en révélant finalement que la profonde vacuité.
La première heure de Laurence anyways montre Dolan tel qu’en lui-même. Pour raconter la décision de Laurence Alia (Melvil Poupaud, deuxième choix du réalisateur après la défection de Louis Garrel, une bonne chose à l’arrivée) de devenir une femme au grand désarroi de son amie Fred (Suzanne Clément, parfaite), il sort l’artillerie lourde : citations littéraires et références cinématographiques, hystérie pour figurer les rapports amoureux, ralentis chichiteux pour souligner les émotions et une barrique de tubes 80’s afin de coller avec l’époque du récit… C’est très simple : on se croirait face à un vieil Adrian Lyne ! Le clou étant cette fête costumée sur l’air de Fade to grey, où Dolan pousse son goût du vidéoclip kitsch jusqu’à son point de non retour.
Alors qu’on s’apprêtait à fermer le ban et à subir la suite, Laurence anyways nous rattrape in extremis par là où on ne l’attendait pas. Soudain, Dolan cesse de se regarder filmer pour enfin s’intéresser à ses personnages et à ses acteurs. En leur donnant de la chair et non plus de la surface, en les laissant s’emparer de l’espace et du récit plutôt que de les y assujettir, il se révèle un peintre assez brillant des désordres amoureux, que ce soit au sein d’un couple, d’une communauté (les passages, très fassbinderiens, avec la compagnie de travestis) ou d’une famille.
Quelque chose se passe alors dans le film, au point que même les "visions" du cinéaste finissent par fasciner : à mi-chemin entre la littéralité et l’onirisme, il sculpte quelques beaux moments de cinéma, dont le plus fort reste cette cascade qui s’abat dans un salon au moment où Fred découvre le message d’amour que Laurence a glissé à son intention dans son roman. Tout n’est pas de ce niveau, et la prétention de Dolan revient parfois un peu grossièrement dans le dialogue (le «Confiante, non, mais déterminée» de Laurence à la journaliste, comme une déclaration d’intention) ; mais au bout de cette fresque qui, à force de chercher le souffle romanesque, finit par le trouver, on a le sentiment que pour la première fois, il peut en être à la hauteur.
Jusqu’ici, on avait du mal à excuser le côté tête à claques de Xavier Dolan, sinon par la fougue de sa jeunesse (il n’a que 23 ans et signe déjà son troisième film). S’imaginant à la fois comme un esthète et un penseur, il enfilait les clichés comme des perles et surfilmait ses maigres fictions, n’en révélant finalement que la profonde vacuité.
La première heure de Laurence anyways montre Dolan tel qu’en lui-même. Pour raconter la décision de Laurence Alia (Melvil Poupaud, deuxième choix du réalisateur après la défection de Louis Garrel, une bonne chose à l’arrivée) de devenir une femme au grand désarroi de son amie Fred (Suzanne Clément, parfaite), il sort l’artillerie lourde : citations littéraires et références cinématographiques, hystérie pour figurer les rapports amoureux, ralentis chichiteux pour souligner les émotions et une barrique de tubes 80’s afin de coller avec l’époque du récit… C’est très simple : on se croirait face à un vieil Adrian Lyne ! Le clou étant cette fête costumée sur l’air de Fade to grey, où Dolan pousse son goût du vidéoclip kitsch jusqu’à son point de non retour.
Alors qu’on s’apprêtait à fermer le ban et à subir la suite, Laurence anyways nous rattrape in extremis par là où on ne l’attendait pas. Soudain, Dolan cesse de se regarder filmer pour enfin s’intéresser à ses personnages et à ses acteurs. En leur donnant de la chair et non plus de la surface, en les laissant s’emparer de l’espace et du récit plutôt que de les y assujettir, il se révèle un peintre assez brillant des désordres amoureux, que ce soit au sein d’un couple, d’une communauté (les passages, très fassbinderiens, avec la compagnie de travestis) ou d’une famille.
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