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ECRANS

Lumière 2013, jour 3. Guerres.

Nos plus belles années de Sydney Pollack. Hitler : dead or alive de Nick Grinde. The War zone de Tim Roth.

ECRANS

Lumière 2013, jour 3. Guerres.

Nos plus belles années de Sydney Pollack. Hitler : dead or alive de Nick Grinde. The War zone de Tim Roth.

Lumière 2013, jour 3. Guerres.

par Christophe Chabert

Vendredi 18 octobre 2013
2683
LECTURES

par Christophe Chabert

Vendredi 18 octobre 2013
2683
LECTURES

Comme on l’a dit au jour 1 de ce festival, c’est au premier rang que l’on a choisi de faire la majorité des séances Lumière 2013. Ce qui évite d’ailleurs de jouer des coudes pour récupérer une place miraculeusement laissée vacante et pas trop proche de l’écran, dans des salles qui ne désemplissent pas. L’expérience, hélas ! n’a pas joué en la faveur de Nos plus belles années, pour l’instant une des rares déceptions de la programmation. Le film de Pollack a pourtant une aura mythique, et son réalisateur, sous l’impulsion passionnée de Pierre Berthomieu, est en train de gagner une incontestable légitimité posthume, par-delà l’étiquette qui lui a souvent été accolée de cinéastes pour grandes fresque académiques.

Nos plus belles années n’en est pas une, même si il flirte outrageusement avec un néo-classicisme anachronique pour l’époque — le Nouvel Hollywood des années 70. Le titre (français) et le film lui-même font référence à une œuvre de William Wyler, Les Plus belles années de notre vie, filiation qui ne tient pas du clin d’œil, mais surtout d’un désir esthétique et romanesque de retrouver la fougue hollywoodienne d’antan. Sur près de trente ans, Pollack suit l’itinéraire d’un homme (Redford) et d’une femme (Streisand), qui se rencontrent sur le campus, lui sportif adulé par ses camarades, elle pasionaria communiste cherchant à motiver les étudiants à s’engager contre la guerre d’Espagne et les atrocité du général Franco. Rien ne devrait les rapprocher, ni leur milieu social, ni leur mode de vie. Mais le sportif cache en fait un écrivain, et la militante une grande romantique. Lorsqu’ils vont se retrouver des années après, lui est devenu officier de la marine, elle s’engage totalement dans le soutien à Roosevelt pour l’entrée en guerre de l’Amérique dans le conflit mondial, et ensemble, ils vont tenter de trouver un mode de vie commun.

L’amour à l’épreuve de l’Histoire, mais aussi des concessions que l’un et l’autre devront faire pour que leur couple résiste au fossé social persistant entre eux, sont au cœur de Nos plus belles années. Il y a cependant un fossé bien plus grand dans le film, qui constitue son vice originel : le couple Redford / Streisand est improbable, et il faut beaucoup de suspension d’incrédulité pour accepter que le séduisant Robert succombe au charme tout relatif de Barbra. Le jeu de Streisand n’est pas en cause — enfin, pas totalement — mais elle n’est à l’écran jamais autre chose que la caricature parfois cruelle qui a été faite d’elle : une chanteuse à voix qui se prend pour une actrice irrésistible malgré son physique franchement particulier. Si on se risque à ce genre de considérations, qu’on peut trouver purement subjectives, c’est parce que le film étale aussi sa volonté de séduction permanente, et fait vraiment comme si Streisand était une nouvelle Gene Tierney ou une nouvelle Vera Miles. Même dans son récit, Pollack fait souvent entrer au chausse-pied l’esprit politique de son temps avec le glamour fitzgerraldien du Hollywood d’avant. Le mélodrame ne fonctionne jamais vraiment, et si le film se rattrape dans la peinture, assez cruelle, du monde du cinéma où chacun finit par vendre son âme — y compris, dans la dernière scène, à la télévision — et par brader ses convictions, il lui manque le mordant nécessaire pour convaincre.

Dans la série, les raretés dénichées par Quentin Tarantino, Hitler : dead or alive est de toute évidence un sommet. Il l’a dit dans sa présentation : «De tous les films marrants et bizarres que j’ai choisis, c’est sans doute le plus bizarre et le plus marrant». Ajoutant : «Quand je l’ai découvert, j’ai pensé que c’était une merde — c’en est peut-être une, même si c’est discutable — mais j’y ai découvert un mélange de comédie déjantée et d’évocation du grand drame de la deuxième guerre mondiale qui n’a jamais été retrouvé jusqu’à Inglourious Basterds».

Le film de Nick Grinde se situe encore un cran en dessous du niveau d’une série B. Autant dire qu’il avoisine le Z, notamment lorsqu’il reconstitue les paysages allemands sur les collines de Los Angeles ou qu’il réduit le camp de Dachau à un pauvre portail surmonté de quelques barbelés et d’un panneau dessiné à la hâte. Et si les vingt premières minutes sont amusantes et la conclusion réjouissante, tout le milieu est laborieux, mal raconté, répétitif.

Cela dit, sans qu’on sache trop si tout cela est volontaire ou s’il résulte de l’inconscience manifeste d’un scénariste torchant à la va-vite un script propagandiste, le postulat de départ est dément : un scientifique richissime propose un million de dollars de récompense à celui qui ira assassiner Hitler. Se présentent trois malfrats, que le défi n’effraye pas plus que cela — ils disent avoir vu pire — et qui vont donc se retrouver avec une facilité déconcertante à traverser l’Allemagne direction le QG du Führer. La caractérisation des personnages se contrefout absolument de tout sérieux historique, conduisant à des répliques et à des gags qui ne dépareilleraient pas dans un film des Marx Brothers. Et la conduite du récit est tellement lâche qu’on a le sentiment — faux — d’assister à un pur et simple pastiche.

Les dix dernières minutes sont complètement folles : le dernier survivant de la bande finit par coincer Hitler. Pour s’assurer qu’il n’a pas affaire à un de ses sosies, il doit lui raser la moustache pour vérifier que celle-ci dissimule une large cicatrice. C’est bien le cas et, dans un geste de triomphe, choisit d’emporter un souvenir : la mèche d’Hitler ! Finalement, les SS interviennent avec que le Führer ne soit exécuté, mais ne reconnaissent pas leur propre chef, privé de ses attributs physiques, et lorsque celui-ci s’enfuit, ils l’abattent en pleine rue. On pensait que Tarantino, en faisant assassiner Hitler dans un cinéma, avait mis la barre haute en matière de fiction qui réécrit l’Histoire. Grinde avait, en fait, été beaucoup plus loin !

Enfin, la journée s’est terminée avec la projection, émouvante, du seul film réalisé par Tim Roth : The War Zone. Sorti en 1999, le film était quasiment invisible depuis, mais il nous avait laissé un souvenir impérissable : celle d’une œuvre extrêmement singulière, où la maîtrise cinématographique se mettait au service d’un sujet douloureux. Sur les cotes tempétueuses du Devon anglais, une famille vit dans une maison isolée de tout. La mère (Tilda Swinton) est enceinte de son troisième enfant ; le père (Ray Winstone) fait un vague commerce d’antiquités. Et au milieu, deux ados : Tom, garçon dévoré par l’acné (Freddie Cunliffe) et Jessie, une fille aux yeux immenses et tristes (Lara Belmont). Mais ce qui soude la famille, c’est surtout le silence. Quelque chose ne se dit pas, et le décor désolé est comme la projection de cette absence de communication — le téléphone, qui n’arrête pas de sonner et auquel on répond toujours de mauvaise grâce, est comme une intrusion dans le mutisme ambiant.

Ce que Roth va filmer ensuite est une douloureuse histoire d’abus sexuel commis par le père sur sa fille, mais il le fait à travers le regard déboussolé de Tom. La justesse de l’observation est frappante : plutôt que de se révolter contre le père, il en veut d’abord à sa sœur. Elle-même adopte une posture de déni et de provocation, renvoyant son frère à une incompréhension face à la sexualité.

Le regard est fondamental dans The War zone. Quand Tom découvre par inadvertance son père en train de coucher avec Jessie, par la fenêtre de la salle de bain, il détourne d’abord le regard. Plus tard, il s’équipe d’une caméra pour enregistrer la preuve de l’inceste. Mais ce n’est pas par le viseur qu’il regarde et, comme si la réalité l’accablait plus que toutes les images enregistrées, il finira par jeter la caméra du haut d’une falaise. Ce regard se synchronise parfaitement avec celui de Roth. D’abord il ne montre rien. Puis il choisit au contraire de filmer frontalement le viol, dans une scène terrible mais à la bonne distance, qui se concentre sur la douleur de Jessie. L’image gravée dans la mémoire du spectateur, il peut ensuite revenir à son dispositif initial, fait de non-dits et de clairs obscurs, laissant la tragédie lentement éclatée jusqu’à une scène finale en suspens, qui dit tout des dégâts irréversibles causés aux enfants du film. Ce film puissant mériterait vraiment une deuxième chance, d’autant plus qu’à sa sortie, la presse française n’avait pas été tendre avec lui…

Comme on l’a dit au jour 1 de ce festival, c’est au premier rang que l’on a choisi de faire la majorité des séances Lumière 2013. Ce qui évite d’ailleurs de jouer des coudes pour récupérer une place miraculeusement laissée vacante et pas trop proche de l’écran, dans des salles qui ne désemplissent pas. L’expérience, hélas ! n’a pas joué en la faveur de Nos plus belles années, pour l’instant une des rares déceptions de la programmation. Le film de Pollack a pourtant une aura mythique, et son réalisateur, sous l’impulsion passionnée de Pierre Berthomieu, est en train de gagner une incontestable légitimité posthume, par-delà l’étiquette qui lui a souvent été accolée de cinéastes pour grandes fresque académiques.

Nos plus belles années n’en est pas une, même si il flirte outrageusement avec un néo-classicisme anachronique pour l’époque — le Nouvel Hollywood des années 70. Le titre (français) et le film lui-même font référence à une œuvre de William Wyler, Les Plus belles années de notre vie, filiation qui ne tient pas du clin d’œil, mais surtout d’un désir esthétique et romanesque de retrouver la fougue hollywoodienne d’antan. Sur près de trente ans, Pollack suit l’itinéraire d’un homme (Redford) et d’une femme (Streisand), qui se rencontrent sur le campus, lui sportif adulé par ses camarades, elle pasionaria communiste cherchant à motiver les étudiants à s’engager contre la guerre d’Espagne et les atrocité du général Franco. Rien ne devrait les rapprocher, ni leur milieu social, ni leur mode de vie. Mais le sportif cache en fait un écrivain, et la militante une grande romantique. Lorsqu’ils vont se retrouver des années après, lui est devenu officier de la marine, elle s’engage totalement dans le soutien à Roosevelt pour l’entrée en guerre de l’Amérique dans le conflit mondial, et ensemble, ils vont tenter de trouver un mode de vie commun.

L’amour à l’épreuve de l’Histoire, mais aussi des concessions que l’un et l’autre devront faire pour que leur couple résiste au fossé social persistant entre eux, sont au cœur de Nos plus belles années. Il y a cependant un fossé bien plus grand dans le film, qui constitue son vice originel : le couple Redford / Streisand est improbable, et il faut beaucoup de suspension d’incrédulité pour accepter que le séduisant Robert succombe au charme tout relatif de Barbra. Le jeu de Streisand n’est pas en cause — enfin, pas totalement — mais elle n’est à l’écran jamais autre chose que la caricature parfois cruelle qui a été faite d’elle : une chanteuse à voix qui se prend pour une actrice irrésistible malgré son physique franchement particulier. Si on se risque à ce genre de considérations, qu’on peut trouver purement subjectives, c’est parce que le film étale aussi sa volonté de séduction permanente, et fait vraiment comme si Streisand était une nouvelle Gene Tierney ou une nouvelle Vera Miles. Même dans son récit, Pollack fait souvent entrer au chausse-pied l’esprit politique de son temps avec le glamour fitzgerraldien du Hollywood d’avant. Le mélodrame ne fonctionne jamais vraiment, et si le film se rattrape dans la peinture, assez cruelle, du monde du cinéma où chacun finit par vendre son âme — y compris, dans la dernière scène, à la télévision — et par brader ses convictions, il lui manque le mordant nécessaire pour convaincre.

Dans la série, les raretés dénichées par Quentin Tarantino, Hitler : dead or alive est de toute évidence un sommet. Il l’a dit dans sa présentation : «De tous les films marrants et bizarres que j’ai choisis, c’est sans doute le plus bizarre et le plus marrant». Ajoutant : «Quand je l’ai découvert, j’ai pensé que c’était une merde — c’en est peut-être une, même si c’est discutable — mais j’y ai découvert un mélange de comédie déjantée et d’évocation du grand drame de la deuxième guerre mondiale qui n’a jamais été retrouvé jusqu’à Inglourious Basterds».

Le film de Nick Grinde se situe encore un cran en dessous du niveau d’une série B. Autant dire qu’il avoisine le Z, notamment lorsqu’il reconstitue les paysages allemands sur les collines de Los Angeles ou qu’il réduit le camp de Dachau à un pauvre portail surmonté de quelques barbelés et d’un panneau dessiné à la hâte. Et si les vingt premières minutes sont amusantes et la conclusion réjouissante, tout le milieu est laborieux, mal raconté, répétitif.

Cela dit, sans qu’on sache trop si tout cela est volontaire ou s’il résulte de l’inconscience manifeste d’un scénariste torchant à la va-vite un script propagandiste, le postulat de départ est dément : un scientifique richissime propose un million de dollars de récompense à celui qui ira assassiner Hitler. Se présentent trois malfrats, que le défi n’effraye pas plus que cela — ils disent avoir vu pire — et qui vont donc se retrouver avec une facilité déconcertante à traverser l’Allemagne direction le QG du Führer. La caractérisation des personnages se contrefout absolument de tout sérieux historique, conduisant à des répliques et à des gags qui ne dépareilleraient pas dans un film des Marx Brothers. Et la conduite du récit est tellement lâche qu’on a le sentiment — faux — d’assister à un pur et simple pastiche.

Les dix dernières minutes sont complètement folles : le dernier survivant de la bande finit par coincer Hitler. Pour s’assurer qu’il n’a pas affaire à un de ses sosies, il doit lui raser la moustache pour vérifier que celle-ci dissimule une large cicatrice. C’est bien le cas et, dans un geste de triomphe, choisit d’emporter un souvenir : la mèche d’Hitler ! Finalement, les SS interviennent avec que le Führer ne soit exécuté, mais ne reconnaissent pas leur propre chef, privé de ses attributs physiques, et lorsque celui-ci s’enfuit, ils l’abattent en pleine rue. On pensait que Tarantino, en faisant assassiner Hitler dans un cinéma, avait mis la barre haute en matière de fiction qui réécrit l’Histoire. Grinde avait, en fait, été beaucoup plus loin !

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Ce que Roth va filmer ensuite est une douloureuse histoire d’abus sexuel commis par le père sur sa fille, mais il le fait à travers le regard déboussolé de Tom. La justesse de l’observation est frappante : plutôt que de se révolter contre le père, il en veut d’abord à sa sœur. Elle-même adopte une posture de déni et de provocation, renvoyant son frère à une incompréhension face à la sexualité.

Le regard est fondamental dans The War zone. Quand Tom découvre par inadvertance son père en train de coucher avec Jessie, par la fenêtre de la salle de bain, il détourne d’abord le regard. Plus tard, il s’équipe d’une caméra pour enregistrer la preuve de l’inceste. Mais ce n’est pas par le viseur qu’il regarde et, comme si la réalité l’accablait plus que toutes les images enregistrées, il finira par jeter la caméra du haut d’une falaise. Ce regard se synchronise parfaitement avec celui de Roth. D’abord il ne montre rien. Puis il choisit au contraire de filmer frontalement le viol, dans une scène terrible mais à la bonne distance, qui se concentre sur la douleur de Jessie. L’image gravée dans la mémoire du spectateur, il peut ensuite revenir à son dispositif initial, fait de non-dits et de clairs obscurs, laissant la tragédie lentement éclatée jusqu’à une scène finale en suspens, qui dit tout des dégâts irréversibles causés aux enfants du film. Ce film puissant mériterait vraiment une deuxième chance, d’autant plus qu’à sa sortie, la presse française n’avait pas été tendre avec lui…

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Le film de casse selon Cavalier

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Tarantino et les glorieux inconnus du cinéma

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LE FILM DE LA SEMAINE

Sous les étoiles de Paris

De Claus Drexel (Fr, 1h30) avec Catherine Frot, Mahamadou Yaffa, Jean-Henri Compère

Depuis de nombreuses années, Christine vit sous un pont, isolée de toute famille et amis. Par une nuit comme il n’en existe que dans les contes, un jeune garçon de 8 ans fait irruption devant son abri. Suli ne parle pas français, il est perdu, séparé de sa mère… Ensemble, ils partent à sa recherche. A travers les rues de Paris, Christine et Suli vont apprendre à se connaître et à s’apprivoiser. Et Christine à retrouver une humanité qu’elle croyait disparue.

Voir les salles et horaires du film

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Edité à 45 000 exemplaires à Lyon le Petit Bulletin est distribué gratuitement et en libre service tous les mercredis dans plus de 1 000 points.
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