Julien Poncet : « si nous ne signons pas très vite, on va vers une mort certaine »

Le Porteur d'histoire

Comédie Odéon

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Théâtre / Asphyxié par son propriétaire, l’Émirat d’Abu Dhabi via le fond souverain Abu Dhabi Investment Authority, pas suffisamment écouté à son goût par les collectivités, Julien Poncet, directeur de la Comédie Odéon, exprime son désarroi tout en portant à bout de bras des projets sexy (avec Coline Serreau) et des succès rares (Le Porteur d’Histoire et Les Naufragés).

Julien Poncet : Nous sommes un projet commercial différent du Radiant. Nous n’avons pas assez de jauge, et on n’a pas un vrai théâtre : c'est un ancien cinéma. Si on veut se développer aujourd’hui, c’est grâce à un soutien pour la diffusion, ou refaire un vrai théâtre en centre-ville de 400 ou 500 places, qui permette à la fois de produire et d’accueillir des spectacles qui ne passent jamais à Lyon. Certains sont des succès énormes à Avignon et à Paris, mais ils sautent la case lyonnaise, car ils ne sont pas dans le réseau ici. On ne les voit jamais. Ce travail est d’intérêt général et pourrait être soutenu par la collectivité, à qui on ne demande pas de subventionner à perte mais de réfléchir à soutenir la filière théâtre, comme elle soutient d’autres filières économiques. Notamment en restant bien une assurance.

Quel est ce projet "d’assurance théâtre" que vous désirez développer et pour lequel vous sollicitez les collectivités ?
Mon constat : il y a énormément de compagnies sur la métropole qui ont des difficultés non seulement à diffuser leurs spectacles, mais aussi à les créer. Il y a peu de lieux pour les accueillir. Surtout quand elles n’ont pas accès au réseau subventionné. Tous les théâtres du tour de la métropole qui fut un temps arrivaient à accompagner des projets, aujourd’hui sont contraints dans leur programmation par des problèmes budgétaires. Les élus qui in fine pilotent les théâtres municipaux demandent aux directeurs des salles pleines et ceux-ci ne prennent plus le risque de programmer des compagnies locales, programment donc moins de spectacles et uniquement des têtes d’affiche pour être sûr de remplir. Ce n’est pas un calcul économique très malin, c’est un calcul politique très immédiat.

Je peux constater après trois ans d’exercice ici que l’on peut faire de grands succès avec des spectacles sans tête d’affiche. Exemple : Le Porteur d’histoire. Il n’y a pas un seul comédien tête d’affiche sur scène, par contre ils sont excellents et formés pour la plupart sur le territoire, notamment via l'indispensable l’ENSATT. Ce dont on a besoin pour s’engager dans des projets, c’est une sorte de garantie sur le risque qu’on prend. On est des entrepreneurs quand on monte un spectacle : il ne faut pas à la sortie de cette entreprise que je sois dans une situation qui ne me permette pas de recommencer.

Le marché de la diffusion pour les compagnies locales c’est : soit rester dans notre métropole, soit passer par Avignon pour toucher l’ensemble des acheteurs en France où ils viennent programmer leur saison et acheter des spectacles. Aller à Avignon, pour n’importe quel spectacle, c’est la garantie de dépenser immédiatement 20 000 €, sans garantie de les retrouver. Ni via la billetterie des spectateurs, il y a 1800 spectacles à Avignon, c’est très dur de faire venir les spectateurs, ni par les ventes des spectacles.

J’ai l’idée qu’il peut exister aujourd’hui à l’échelle de la métropole, comme il existe un fond de soutien au théâtre privé à Paris qui fonctionne très bien, un fond de soutien qui permette à des compagnies associées à des théâtres de s’engager sur un projet avec la création d’une pièce, des dates dans la métropole puis à Avignon. Avec cette garantie en sortant d’Avignon d’être ramené à zéro. Parce que si le spectacle fonctionne, bien évidemment il se vend et on a besoin de personne. Comme nous avec Les Naufragés : quand on joue à Paris ça marche, on n'a pas besoin d’argent. Quand les spectacles marchent, on génère des recettes, ces recettes peuvent abonder le fond de soutien, et quand ces spectacles ne marchent pas, ce qu’il faut c’est que l’on soit remis à zéro. Pour pouvoir reprendre l’initiative de s'engager sur un autre projet, reprendre des risques. Ce fond aujourd’hui, je pense que dans la métropole il peut être alimenté par trois entités : les professionnels, car on peut imaginer un agenda de tous les théâtres de la métropole qui soit une billetterie en ligne sur laquelle, plutôt que de mettre nos places en vente sur BilletRéduc et VentePrivée, on mette nous tous nos places en vente et qui génère un pécule. C’est la part d’apport des salles associées aux compagnies, en plus du reversement en cas de vente du spectacle. La collectivité pourrait abonder également. Et un mécène privé.

On pourrait ainsi créer ce fond de soutien à la filière théâtre, géré paritairement entre tous les membres financeurs, et qui puisse s’auto-régénérer année après année. Aujourd’hui, le territoire de la métropole est l’un de ceux qui rayonne le moins par son théâtre. Pourtant, la collectivité investit beaucoup dans ses théâtres. Mais pas au bon endroit, pas au bon moment. On a besoin de soutien jusqu’à Avignon. C’est ce projet que je veux porter auprès des collectivités.

Est-ce qu’il y a une écoute et un dialogue avec les collectivités ? On se souvient que Loïc Graber, adjoint à la culture de la ville, a déclaré récemment qu’il manquait un théâtre intermédiaire à Lyon.
Je suis d’accord et pas d’accord. Dire aujourd’hui qu’il manque une salle de théâtre intermédiaire à Lyon, c’est quasiment dire que la Comédie Odéon n’existe pas. Il y a des petits théâtres de cinquante ou quatre-vingt places qui sont vraiment très utiles sur le territoire, pour développer et rôder. Et les grandes scènes, les grands théâtres. D’ailleurs nous, quand notre salle est devenue trop petite l’année dernière, pour un spectacle que l’on souhaitait développer avec Emmanuel Meirieu, on est allé le faire dans la Halle Debourg, dans un lieu plus grand. Nous sommes un théâtre intermédiaire !

Et quand je dis ça, je dis aussi que Loïc Graber a un petit peu raison parce que notre lieu est un cinéma équipé comme un théâtre, nous n’avons pas tous les équipements qui nous permettraient d’accueillir un plus grand nombre de pièces si nous étions équipés avec une cage de scène, avec des coulisses et des loges derrière le plateau. Ce cinéma transformé a énormément de charge patrimoniale, c’est un lieu qui a beaucoup de charme, les gens adorent y venir. Cependant l’outil théâtre en tant que tel nous fixe quelques limites.

Les collectivités devraient déjà parler avec nous, ça fait maintenant trois ans qu’on développe ce projet sans aucun lien avec eux, avec des délais de rendez-vous très longs, avec des échanges très restreints. La collectivité devrait réfléchir à d’un côté soutenir la filière théâtre, et de l’autre réfléchir à ses équipements et aussi à ce qu’elle sait très bien faire aujourd’hui, c’est à dire sa politique événementielle. Avignon, c’est 1800 spectacles. C’est ultra-saturé et ça concentre tout le marché du théâtre, mais ça illustre la crise : moi en tant que programmateur, 1800 spectacles, je ne peux pas tous les voir. Pour faire mon choix, ça va être par mon réseau. Mais je ne peux voir que 40 spectacles à Avignon. Il y aurait une opportunité à créer un second marché de la diffusion, la Métropole pourrait se porte candidate pour lancer ce second marché en hiver. Et attirer sur notre territoire les programmateurs de théâtre de la France entière, sur un axe bien précis. Il y a plein de possibilités pour la Ville, la Métropole ou la Région, de dynamiser à peu de coût la filière théâtre.

Ce qui m’interroge, c’est de constater le décalage entre le public qui vient chez nous de plus en plus nombreux et qui semble découvrir un genre de spectacle qui n’était jusque-là pas à Lyon, mais qui est ultra-consommé partout ailleurs en France. Et les spectacles moliérisés que nous avons reçus, ce ne sont pas des spectacles lyonnais. Par contre, on a reçu Une Vie sur mesure qui vient de Toulouse et a été nominé, ou Anne Bouvier qui est nominée deux fois aux Molière cette année. Le nombre de récompenses et nominations pour le théâtre de la métropole de Lyon, au regard d’autres territoires, sur ces quinze dernières années, est assez faible.

Le Porteur d’histoire, c’est votre gros succès : vous allez atteindre les 20 000 spectateurs.
Après quelques recherches, et d'après Dominique Delorme (le directeur de Nuits de Fourvière), le dernier gros succès de théâtre ici en nombre de personnes c’est Jean-Paul Lucet aux Nuits de Fourvière il y a trente ans avec Les Trois Mousquetaires. Je n’ai pas trouvé d’autre exemple de pièce de théâtre vue par plus de 20 000 personnes depuis. On en est à 20 000, mais il nous reste six semaines à venir. On va largement les dépasser et nous reprendrons le spectacle la saison prochaine : on n’a pas de raison d’arrêter un spectacle qui marche.

On a de plus en plus de lycées qui viennent. Même si dans l’esprit des gens ça commence à bouger, il reste cette idée que nous sommes un théâtre privé et donc un peu artistiquement dévalué. On a pu démontrer que cette idée était fausse. On s’en fout, nous, de l’esthétique public / privé. Un bon spectacle est un bon spectacle. Quand on le joue, c’est pour qu’il soit vu. On n’a pas du tout l’intention de travailler pour une salle vide. D’abord, on n'en a pas le loisir. Mais il y a à Lyon cette vieille culture, ce vieil esprit ancré selon lequel le théâtre privé ce serait les grands boulevards, bien lourd. C’est une image public / privé qui est fausse, qui est archaïque. La preuve, Les Naufragés que l’on a entièrement monté et financé ici et qui circule entre public et privé maintenant.

Si on prend justement l’exemple d’Emmanuel Meirieu, le metteur en scène des Naufragés, qui est dans la short list pour reprendre le CDN de Valence, lieu public, s’il gagne vous pourriez envisager de travailler en collaboration ?
Sans problème. Avec un grand plaisir. J’espère de tout cœur qu’il sera nommé car il le mérite. Ça va démultiplier nos projets. C’est le même métier, la même audace, c’est constitué par la même démarche que d’écrire et de monter sur scène, que l’on soit financé par des deniers publics ou privés. Après, c’est ce que l’on en fait. Le partenariat public / privé tant loué dans tous les secteurs de l’économie, il n’y a aucune raison qu’il ne fonctionne pas dans le théâtre. Ici, on vit grâce à nos spectateurs et grâce aux privatisations de la salle. Très clairement, bien souvent, c’est l’entreprise qui loue la salle le mardi qui nous permet de créer plus tard Les Naufragés et de vendre le spectacle dans des théâtres publics comme privés. Ça peut être un cercle vertueux.

Mais on ne continuera pas éternellement à développer un projet novateur et d’intérêt général dans l’indifférence de la collectivité. L’énergie que l’on y met nous ici aujourd’hui, c’est la roue du hamster dans laquelle on court 24h/24h. 670 levers de rideau par an : l'aide de la collectivité nous permettrait d’en faire seulement 500, mais de travailler mieux car avec plus de temps. Et d'avoir l’assurance quand on travaille en répétition un spectacle de s’en sortir même s’il nous manque quatre spectateurs par représentation. Ça nous laisserait le temps d’avancer et de faire venir des programmateurs dans la salle. Accompagner la prise de risque d’entrepreneurs dans le secteur de la culture, les collectivités savent le faire : il est temps de le faire en théâtre.

La mairie a en fin d’année dernière laisser entendre qu’elle avait réglé vos problèmes avec le fond d’Abu Dhabi, votre bailleur et propriétaire des lieux. Apparemment, ce n’est pas le cas et rien n’est signé.
Le problème du loyer ici n’est pas très compliqué à comprendre : le prix moyen d’un loyer en France pour des théâtres entre 200 et 500 personnes, c’est 163 euros du m2. En comptant tous les gros théâtres privés parisiens, là où les gens sortent. Ici, notre loyer aurait dû se situer entre 45 000 et 50 000 € par an. Il est à l’heure actuelle de 230 000 € par an, depuis trois ans.

Depuis que je suis arrivé, je me bat pour revenir à un loyer normal. Non pas sous-évalué, mais normal, qui me permette de postuler aussi à tous les dispositifs de soutien nationaux et les organismes comme la SACD qui ne subventionnent pas l’aide au spectacle pour financer des loyers exorbitants. Trois ans de discussions, d’échanges : on a été obligé de brusquer à un moment, via une conciliation organisée sous la présidence du tribunal de commerce, à laquelle ont participé à la demande du conciliateur la Ville et la Métropole. Les deux se sont prononcées en faveur du théâtre, en demandant au propriétaire de nous appliquer un juste loyer.

C’est l'Émirat d'Abu Dhabi qui est propriétaire de nos murs comme de presque tout le quartier Grolée. Nous sommes arrivés à un accord le 14 décembre qui devait aboutir à la signature d’un protocole et d’un nouveau bail qui nous permette à partir de janvier 2019 de repartir sur de bons rails en effaçant le passé. Nous sommes en avril : les choses ne sont pas encore réglées. Ni signées. Les discussions se poursuivent et on est en train de chipoter sur des détails techniques qui datent de l’époque de la construction du théâtre : aucun des protagonistes actuels n’était là.

Et tout ce temps gagné par Abu Dhabi me fait perdre une année de plus avec l’impossiblité de contractualiser au juste prix avec les intervenants extérieurs, parce que nous sommes dans l’incertitude. Nous sommes étouffés. Depuis le 14 décembre, où un accord oral a été pris jusqu’à aujourd’hui, j'ai senti de façon très intermittente le soutien de la Ville et de la Métropole pour nous accompagner dans ces discussions. Je me suis souvent retrouvé seul face à Abu Dhabi. Très certainement, alors que l’on fait nos plus grands succès de ces dernières années, que l’on vend des spectacles de partout, que l’on va avoir une présence importante à la capitale avec Les Naufragés et avec Coline Serreau, si nous ne signons pas très vite, on va vers une mort certaine. Dans un délai très court : nous sommes sous assistance respiratoire grâce à des super actionnaires, qui ne pourront pas indéfiniment se transformer en mécènes parce que personne ne bouge.

Le discours du fond d’Abu Dhabi, quel est-il ?
« On va y arriver ». Là, ils discutent entre avocats. Mais je ne sais pas quelle est leur volonté. Tant que la signature n’est pas posée… Ça fait trois ans que face à l’évidence, aux expertises, à l’engagement du syndicat du théâtre privé qui a écrit à tout le monde dont Gérard Collomb, on se heurte souvent à une certaine indifférence de la part du propriétaire face à nos difficultés, et de la collectivité qui n’a jamais fermement tapé du poing sur la table. Personne n’a simplement passé notre porte pour simplement nous demander : « comment ça va, est-ce que vous avez besoin de quelque chose ? ».

Terminons sur une bonne nouvelle : la venue de Coline Serreau...
Coline Serreau a entendu parler de nous, s’est renseignée sur nos projets et m’a appelé, elle est venue visiter le théâtre et m’a dit qu’elle voulait créer son nouveau spectacle avec nous, ici. Elle le jouera plus tard à Paris. Ça s’appelle #ColineSerreau, c’est interactif, elle sera seule en scène mais pas tout à fait car il y a plein d’invités. Elle va nous parler de multiples sujets. Quinze représentations à la Comédie Odéon, trente à Paris. Chaque soir ce sera différent. Je ne peux pas en dire plus !

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