(Marché) Gare du rock

Sur son dossier de presse, parmi une nuée de dithyrambes journaleuses, Nuits Sonores cite ce commentaire de France2.fr soulignant qu’en sus d’être la plaque tournante des musiques électroniques, le festival sait y faire pour attirer «les formations rock culte dont on envisagerait plus la venue, même en rêve». Justifiant à plein son statut d’ «indie festival», Nuits Sonores a une fois de plus mis à profit une ou deux siestes sonores afin de rêver pour nous une programmation rock aussi pointue qu’un diamant de tourne-disques et aussi craquelée qu’un vieux cuir. Au rayon légende revêche arty jusqu’à l’os et rebelle jusqu’à la moelle, c’est cette année à Lydia Lunch de répondre présente. La liste des artistes avec lesquels la reine de la no-wave, chanteuse, actrice, poétesse, a collaboré suffirait à mener cet article à son terme. Elle se produira en double avec le Lydia Lunch Band et, trop brièvement, avec une version reformatée du groupe qui la révéla à l’âge de 16 ans, Teenage Jesus & the Jerks. Comme Lunch, Holly Golightly Smith a été punk, notamment avec son trio de punkettes garage Thee Headcoatees. L’Anglaise, prénommée ainsi par des parents fans de Breakfast at Tiffany’s, se produira sous le nom d’Holly Golightly and the Brokeoffs, sa dernière formation en date. Boss Hog enfin achèvera de convaincre que le versant rock de Nuits Sonores est cette année assurément féminin. Car on a beau vénérer l’animal Jon Spencer, quand il évolue avec Boss Hog on ne voit que sa femme Cristina Martinez. Surtout quand, en concert ou sur pochette, elle se déhanche en tenue d’Eve (parce que le rock, ça tache). Autre exclu française : Chrome Cranks, formation culte (et rare) perdue quelque part sur un spectre oscillant entre Jon Spencer justement et Suicide. À l’exception de Lydia Lunch (Nuit 4), tout ce beau monde se produira Scène 2 Nuit 3 du festival. Scène qu’auront l’honneur de compléter les Australiens de The Drones dont le rock à guitare provoque immanquablement chez l’auditeur quelque chose comme une irrépressible frénésie de nonchalance. Stéphane Duchêne

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