The Beths : série Néo Z

The Beths + Lewsberg

Sonic

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Indie Pop / Dignes héritiers du Dunedin Sound, le quatuor néo-zélandais The Beths produit une merveille d'indie pop aussi musclée qu'avenante, dans le sillage de sa très inspirée meneuse de revue : Elizabeth Stokes.

Riffs tantôt grassouillets, tantôt tranchants comme le silex et arpèges cristallins, voix en sucre candy et chœurs d'angelots mal coiffés, voilà en l'espèce la formule simple comme « Hi, How are you ? » qui constitue l'essence de The Beths, petit joyau indie-pop/indie-rock (Math Sup/Math Spé, ils hésitent un peu, comme disait le poète Guillaume Depardieu) venu tout droit et tout loin de ces îles qui pendent tout en bas du monde et qu'on appelle Nouvelle-Zélande. Rien de bien nouveau sous le soleil donc.

Mais si l'on accepte l'augure selon lequel la pratique de cette discipline indisciplinée, de cette esthétique qui ne se regarde dans le miroir que pour vérifier que les frusques sont bien froissées, consiste moins à réinventer la roue qu'à appliquer des formules ancestralement établies par des aïeux punk, power-pop, grunge, à l'enseignement DIY, on admettra que ce n'est pas bien grave.

Car encore faut-il savoir les appliquer, ces formules – demandez donc à un enchanteur, un druide ou même un cuistot de votre connaissance, s'il suffit d'une recette pour opérer un charme. Or The Beths y parviennent dans un style à la fois bourru et léger qui rappelle tant une Tanya Donelly et la galaxie Breeders, une Tracyanne Campbell (Camera Obscura) qu'une version féminine de Weezer et donc The Cars.

Catharsis

On ne sait si la troupe d'Elizabeth Stokes, capitaine aux commandes de cette lointaine barque, est une bonne élève, appliquée mais avec ce qu'il faut de désinvolture pour cultiver l'efficacité sans en avoir l'air (comme le font les gens qui ont du talent plein les doigts mais n'en font pas tout un fromage), ou si simplement elle a été à bonne école. À vrai dire on pencherait pour les deux propositions, en soulignant que Stokes a traîné à la fac avec la fille du bassiste de The Bats, ce petit monument du Dunedin Sound (The Clean, The Chills, The Bats, donc) dont elle ne fait que poursuivre la série ininterrompue de victoires discographiques.

Mais on ajoutera que Liz Stokes a surtout su tracer son chemin à rebours de ce qui lui était promis, soit une carrière de prof de jazz dont un éclair de lucidité lui fit entrevoir le potentiel mortifère à long terme. C'est ainsi que la jeune femme troqua définitivement la trompette pour la guitare et le jazz pour une pop, dure et douce à la fois, remplie à ras bord de pulsions de vie. Où justement, la chanteuse lui refait le portrait, à la vie, déroulant tongue-in-cheek, et toutes guitares dehors, le récit plein de savoureuse ironie de ses avanies existentielles et amoureuses. Rappelant au passage le pouvoir cathartique du refrain qui colle aux basques et de la cavalcade époumonée.

The Beths + Lewsberg
Au Sonic le jeudi 23 mai

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