Nuits sonores abandonne
Festival par Sébastien Broquet le Vendredi 17 avril 2020 | C'était prévisible : pourtant déjà reporté à fin juillet, le festival de musiques électroniques lâche l'affaire une seconde fois. Il n'y aura probablement pas (...)
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Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Lyon
« Pensées à la fois en rétrospective historique des musiques électroniques et dans une approche prospective, ces Nuits tendent à proposer ce dont sera fait 2020 », écrit Pierre-Marie Ouillon, le directeur artistique du festival, dans sa présentation du programme. Effectivement, la présence de nombreux vétérans de la scène se remarque au premier coup d'œil : Jeff Mills, DJ Deep, Laurent Garnier, Kittin & The Hacker (leur première en live à Nuits sonores), 808 State, Ivan Smagghe, Manu le Malin, Marcel Dettman, Robert Hood, DJ Harvey, Squarepusher, David Holmes, Château Flight : ce pourrait être l'affiche d'une rave de la fin des années 90 ! On note aussi la forte présence des stars plus récentes squattant tous les lines-ups depuis trois ans, issues de la fort bienvenue vague féminine, comme Amelie Lens, Paula Temple, Anetha, Helena Hauff, Peggy Gou et Nina Kraviz. Cet aspect rétrospective est saillant mais répond aussi à un besoin constant : ces artistes restent celles et ceux dont le nom rassure et fait vendre les billets, et Fagor-Brandt, c'est grand.
Du côté d'Arty Farty, l'association qui organise Nuits sonores, deux mots ont une importance fondamentale : écosystème et éditorialisation. Si le premier n'a jamais eu autant de poids (European Lab — qui convie cette année Alain Damasio, Julia Cagé, Bernard Stiegler —, Hôtel 71, Heat, etc), le second concept semble être plus vaporeux sur cette édition du festival, actant de fait un essoufflement de la scène électronique qui ne sait plus inventer de nouveaux mouvements. Car ces dernières années, Nuits sonores avait su contrer l'uniformisation et la répétitivité de la dite scène en allant explorer les contrées moyen-orientales, africaines, sud-américaines, en revendiquant fièrement la culture queer, en continuant à picorer dans le rock culte (qui faisait partie de l'ADN du festival mais a malheureusement complètement disparu), en surprenant avec le free jazz spirituel de Pharoah Sanders marié à la scène house, ou encore en offrant de conséquentes expositions au rap, grime et trap. Et même, l'an dernier, en s'ouvrant à la pop avec Charlotte Gainsbourg. Tête chercheuse ! Au point de réhabiliter récemment le boogie ou d'insister sur l'italo-disco, ce qui pouvait laisser filtrer un début d'essoufflement : ces deux sous-genres restant assurément fort mineurs et surestimés. On peine cette année à dénicher les surprises similaires, hormis le gros coup 808 State sur la Nuit 2, et à dégager les grandes lignes de cette fameuse éditorialisation qui fait habituellement la force du festival, au delà du discours.
Pas d'inquiétude toutefois : les découvertes seront au rendez-vous, mais éparpillées. On a déjà parlé de Jessy Lanza, petite merveille issue du tout aussi accrocheur label Hyperdub, qui sera présente sur la Nuit 1 pour dévoiler son nouvel album de soul électronique. Sur la même scène le même soir, on guettera aussi l'intriguant Colin Benders, trompettiste repéré avec le projet hip-hop Kyteman’s Hiphop Orchestra, reconverti dans une techno vaporeuse et soyeuse. On ne loupera surtout pas la perf' de Mykki Blanco, le rappeur queer. Toujours sur la Nuit 1, le set iconoclaste de LSDXOXO devrait être l'un des grands moments de cette édition, mêlant les genres de manière décomplexée et totalement festive. Il faudra venir tôt aussi pour découvrir le live de la Berlinoise Dis Fig, qui réveille une sorte de musique industrielle mâtinée d'electronica : le disque est radical, on attend le live avec impatience. Dans la foulée monteront sur scène les deux Canadiennes punk de Minimal Violence, et la tension devrait monter d'un cran sur le dancefloor à l'écoute de leurs tracks épileptiques.
La Nuit 2 venue, zoom sur Red Axes, duo de Tel Aviv signé sur le label K7!, mêlant leur house fort aérienne à des sonorités venues d'Éthiopie ou du Brésil. Et sur Muqata’a, live de hip-hop venu de Palestine et issu du collectif Ramallah Underground. On pourra aussi en passant jeter une oreille distraite au live des Chinois de Zaliva-D. Beaucoup plus marrant apparemment, la performance des Indonésiens de Gabber Modus Operandi qui mixent gabber et transe de Java pour une grande rave infernale.
Sur la Nuit 3, passons sur les déjà-vus (MCDE, Leroy Burgess, S3A, Recondite) pour aller fureter du côté de la Halle 3 où s'enchaîneront les deux filles de Sicaria Sound qui ambitionnent de réinventer la bass music post-dubstep, le toujours duo Neon Chambers mêlant IDM et techno avec une verve certaine et ayant fait fureur à Sonar, ou encore un autre duo, Lyonnais celui-ci, Altera Vita, qui pioche dans l'ambient pour façonner sa trance et surtout TNGHT — encore un duo —, fracassant projet signé chez Warp.
Jeff Mills convie donc le mercredi 21 mai Laurent Garnier et DJ Deep, mais aussi Dasha Rush, Shuya Okino (Kyoto Jazz Massive) et le projet techno jazz de Detroit Room 131. Attendu, dans les deux sens du terme.
DJ Harvey nous fait découvrir le jeudi 22 mai l'Anglaise Jaye Ward, avant d'installer Peggy Gou. Il invite aussi le roi du funk Keb Darge et David Holmes ou encore le frère de Norman Jay, Joey, pour une scène qui va faire fondre les amateurs de rare groove. Et au Sucre, l'immense Moritz Von Oswald accompagnera Château Flight.
Helena Hauff le vendredi 23 mai invite Umwelt et Manu le Malin. et Stingray vs Marcel Dettmann pour un back2back. On guettera aussi la perf' des Anglais de Altern8, ou Galaxian de Glasgow.
Honey Dijon le samedi 24 mai convie Robert Hood, Carista, Dan Shake, Luke Solomon, Sateen et Charlotte Adigéry. On note d'emblée ici l'un des plus intrigants projets de cette édition : la House Gospel Choir, venue de Londres, un chœur reliant l'église au dancefloor, le gospel à la house nation, et c'est clairement à ne pas louper — Black Madonna et Stormzy ont déjà craqué.
Nuits sonores
Du mardi 19 au dimanche 24 mai
« Pensées à la fois en rétrospective historique des musiques électroniques et dans une approche prospective, ces Nuits tendent à proposer ce dont sera fait 2020 », écrit Pierre-Marie Ouillon, le directeur artistique du festival, dans sa présentation du programme. Effectivement, la présence de nombreux vétérans de la scène se remarque au premier coup d'œil : Jeff Mills, DJ Deep, Laurent Garnier, Kittin & The Hacker (leur première en live à Nuits sonores), 808 State, Ivan Smagghe, Manu le Malin, Marcel Dettman, Robert Hood, DJ Harvey, Squarepusher, David Holmes, Château Flight : ce pourrait être l'affiche d'une rave de la fin des années 90 ! On note aussi la forte présence des stars plus récentes squattant tous les lines-ups depuis trois ans, issues de la fort bienvenue vague féminine, comme Amelie Lens, Paula Temple, Anetha, Helena Hauff, Peggy Gou et Nina Kraviz. Cet aspect rétrospective est saillant mais répond aussi à un besoin constant : ces artistes restent celles et ceux dont le nom rassure et fait vendre les billets, et Fagor-Brandt, c'est grand.
Du côté d'Arty Farty, l'association qui organise Nuits sonores, deux mots ont une importance fondamentale : écosystème et éditorialisation. Si le premier n'a jamais eu autant de poids (European Lab — qui convie cette année Alain Damasio, Julia Cagé, Bernard Stiegler —, Hôtel 71, Heat, etc), le second concept semble être plus vaporeux sur cette édition du festival, actant de fait un essoufflement de la scène électronique qui ne sait plus inventer de nouveaux mouvements. Car ces dernières années, Nuits sonores avait su contrer l'uniformisation et la répétitivité de la dite scène en allant explorer les contrées moyen-orientales, africaines, sud-américaines, en revendiquant fièrement la culture queer, en continuant à picorer dans le rock culte (qui faisait partie de l'ADN du festival mais a malheureusement complètement disparu), en surprenant avec le free jazz spirituel de Pharoah Sanders marié à la scène house, ou encore en offrant de conséquentes expositions au rap, grime et trap. Et même, l'an dernier, en s'ouvrant à la pop avec Charlotte Gainsbourg. Tête chercheuse ! Au point de réhabiliter récemment le boogie ou d'insister sur l'italo-disco, ce qui pouvait laisser filtrer un début d'essoufflement : ces deux sous-genres restant assurément fort mineurs et surestimés. On peine cette année à dénicher les surprises similaires, hormis le gros coup 808 State sur la Nuit 2, et à dégager les grandes lignes de cette fameuse éditorialisation qui fait habituellement la force du festival, au delà du discours.
Pas d'inquiétude toutefois : les découvertes seront au rendez-vous, mais éparpillées. On a déjà parlé de Jessy Lanza, petite merveille issue du tout aussi accrocheur label Hyperdub, qui sera présente sur la Nuit 1 pour dévoiler son nouvel album de soul électronique. Sur la même scène le même soir, on guettera aussi l'intriguant Colin Benders, trompettiste repéré avec le projet hip-hop Kyteman’s Hiphop Orchestra, reconverti dans une techno vaporeuse et soyeuse. On ne loupera surtout pas la perf' de Mykki Blanco, le rappeur queer. Toujours sur la Nuit 1, le set iconoclaste de LSDXOXO devrait être l'un des grands moments de cette édition, mêlant les genres de manière décomplexée et totalement festive. Il faudra venir tôt aussi pour découvrir le live de la Berlinoise Dis Fig, qui réveille une sorte de musique industrielle mâtinée d'electronica : le disque est radical, on attend le live avec impatience. Dans la foulée monteront sur scène les deux Canadiennes punk de Minimal Violence, et la tension devrait monter d'un cran sur le dancefloor à l'écoute de leurs tracks épileptiques.
La Nuit 2 venue, zoom sur Red Axes, duo de Tel Aviv signé sur le label K7!, mêlant leur house fort aérienne à des sonorités venues d'Éthiopie ou du Brésil. Et sur Muqata’a, live de hip-hop venu de Palestine et issu du collectif Ramallah Underground. On pourra aussi en passant jeter une oreille distraite au live des Chinois de Zaliva-D. Beaucoup plus marrant apparemment, la performance des Indonésiens de Gabber Modus Operandi qui mixent gabber et transe de Java pour une grande rave infernale.
Sur la Nuit 3, passons sur les déjà-vus (MCDE, Leroy Burgess, S3A, Recondite) pour aller fureter du côté de la Halle 3 où s'enchaîneront les deux filles de Sicaria Sound qui ambitionnent de réinventer la bass music post-dubstep, le toujours duo Neon Chambers mêlant IDM et techno avec une verve certaine et ayant fait fureur à Sonar, ou encore un autre duo, Lyonnais celui-ci, Altera Vita, qui pioche dans l'ambient pour façonner sa trance et surtout TNGHT — encore un duo —, fracassant projet signé chez Warp.
Jeff Mills convie donc le mercredi 21 mai Laurent Garnier et DJ Deep, mais aussi Dasha Rush, Shuya Okino (Kyoto Jazz Massive) et le projet techno jazz de Detroit Room 131. Attendu, dans les deux sens du terme.
DJ Harvey nous fait découvrir le jeudi 22 mai l'Anglaise Jaye Ward, avant d'installer Peggy Gou. Il invite aussi le roi du funk Keb Darge et David Holmes ou encore le frère de Norman Jay, Joey, pour une scène qui va faire fondre les amateurs de rare groove. Et au Sucre, l'immense Moritz Von Oswald accompagnera Château Flight.
Helena Hauff le vendredi 23 mai invite Umwelt et Manu le Malin. et Stingray vs Marcel Dettmann pour un back2back. On guettera aussi la perf' des Anglais de Altern8, ou Galaxian de Glasgow.
Honey Dijon le samedi 24 mai convie Robert Hood, Carista, Dan Shake, Luke Solomon, Sateen et Charlotte Adigéry. On note d'emblée ici l'un des plus intrigants projets de cette édition : la House Gospel Choir, venue de Londres, un chœur reliant l'église au dancefloor, le gospel à la house nation, et c'est clairement à ne pas louper — Black Madonna et Stormzy ont déjà craqué.
Nuits sonores
Du mardi 19 au dimanche 24 mai
Crédit Photo : Helena Hauff © DR
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