D'Jamency, vieux routier de la techno française issu du milieu rave des années 90, livre un regard enthousiaste sur l'évolution de la scène électronique à l'occasion de sa venue au festival 1001 Bass au Fil de Saint-Étienne. Propos recueillis par Guillaume Buisson-Descombes et Nicolas Bros
Tu viens souvent jouer à Saint-Étienne ?
1 ou 2 fois par an. J'aime bien venir ici, la salle est super et j'y ai plein d'amis.
As-tu trois mots pour représenter ta musique ?
Rave : c'est ma culture d'origine. Techno : ma musique de prédilection. DJ : une passion depuis 20 ans. Je rajouterais aussi le mot « production », je travaille de plus en plus cet aspect.
Quel est ton actu ?
Tout d'abord beaucoup de morceaux à sortir, sur les labels Skryptöm, Fish Records ou encore Freshin. Je vais aussi être remixé par Scan X. Par ailleurs on est en train de monter un concept nommé « Dirty Family – The 3D Techno Music Show ». C'est un live d'Electric Rescue, suivi par moi en mix+live 4 platines plus une structure vidéo en 3D et des danseuses. Les premières dates sont en Suisse et à l'étranger, puis nous tournerons en France.
Comment as-tu vu évoluer la scène techno en Rhône-Alpes et en France ?
Dans les années 90 c'était très difficile d'organiser des soirées. Puis les clubs et les salles de concerts se sont mis tout doucement à organiser des événements. Aujourd'hui à Lyon les Nuits Sonores ou ElektroSystem ont un rayonnement international. A Saint-Etienne ça bouge pas mal, il y a un public moins clubbing, plus underground. J'espère que ça va continuer. En France plus généralement, il manque pour moi quelques clubs. Il y en existe quelques uns, dans le sud de la France ou à Paris avec le Rex... Mais si on revient aux années 90, les villes qui cartonnaient avaient toutes un club électro phare. L'An-Fer à Dijon ou la Villa Rouge de Montpellier accueillaient un jeune public à la culture musicale très développée. Aujourd'hui on ressent ça en Allemagne.
As-tu quelques artistes à nous conseiller actuellement ?
En tech-house groovy, j'aime bien les remixes de Nicole Moudaber. En techno, j'apprécie toujours les anciens comme Len Faki ou Cari Lekebush, qui reviennent régulièrement avec de bonnes choses. Mais aussi des petits nouveaux comme Gary Beck. Par ailleurs en Italie il y a un gros vivier de producteurs minimal tech intéressants.
Où aimes-tu le plus jouer dans le Monde?
J'ai un gros coup de cœur sur l'Asie. En Chine, en Corée du Sud, c'est en plein boom. Ils montent des clubs monstrueux avec un son de fous, le public est très accueillant et donne la chance de pouvoir s'exprimer à des artistes à la notoriété modérée, avec lesquels une relation s'installe dans la durée.