Nous vivons une période d'ouverture où le monde de l'art multiplie le mélange des styles, opérant parfois des rapprochements insolites. Comment, par exemple, associer le burlesque et le flamenco, cet art prestigieux inscrit au patrimoine culturel de l'humanité de l'UNESCO, sans tomber dans la caricature ? C'est le défi que relève Patrice Thibaud, ex-Deschiens, qui rêvait d'être Gene Kelly et qui dans Franito campe une mama espagnole hilarante, couvant son fils, prodige du flamenco, jusqu'à l'étouffer. Quelques accessoires d'une petite cuisine andalouse plantent le décor, tandis que le talent de mime de Patrice Thibaud, joint à celui de danseur de Fran Espinosa, accompagné à la guitare par Cédric Diot, constituent un hommage à la danse et à la musique flamenco. Le tout rythmé par les palmas (battements rythmés des paumes de mains), les volutes et les zapateado (claquements des talons). Le côté burlesque écorne certes un peu l'image traditionnelle du flamenco, de la "femme-flamme", de la robe à volants (souvent rouge ou à pois) et de l'envoûtement qui peut faire tomber le spectateur dans le duende. Mais le spectacle reste une réussite.
Franito, Jeudi 9 et vendredi 10 mars à 20h au Théâtre du Parc