Dans les coulisses de la tournée Forsythe

Quelle chance de faire partie de la Brigade du Ballet de l’Opéra de Lyon ! Nous sommes une douzaine de personnes venant assister à une répétition du ballet avant son départ en tournée dans quelques jours. Anne Fournat

Entrée des artistes, accueil dans le hall, et, après une courte visite de l’atelier-décors et de la grande salle de spectacles, l’ascenseur nous emporte au niveau +11, dans le Grand Studio du Ballet… L’architecture, la vue sur les toits du quartier, le parquet, les barres, la lumière qui joue à travers la verrière… La magie commence !

Préparation

Les danseurs entrent dans le studio, mettent leurs chaussons, s’étirent ou s’échauffent en silence, revoient une attitude, un enchaînement avec l’aide du maître de ballet. Atmosphère calme, douce et studieuse.

Répétition

Et la musique résonne : Duos pour deux violons de Luciano Berio. Les danseurs commencent le filage de Workwithinwork de William Forsythe : c’est une succession harmonieuse de pas de deux, de chorégraphies d’ensemble, d’improvisations cadrées mêlant habilement figures classiques et contemporaines, énergie et détente, dureté et tendresse. Mouvement permanent sous le regard pertinent des trois maîtres de ballet, et dans l’objectif naïf de mon appareil-photo. Concentration, efforts, rigueur et légèreté des danseurs.

Pause

La musique s’achève. Relâchement. Les danseurs se dispersent, certains réajustent un collant, un chausson, d’autres se désaltèrent, discutent, voire révisent une attitude, un pas de deux devant les grands miroirs.

Reprise

La musique de Tom Willems commence, m’évoquant des bruits organisés, entre tintements et sifflements, cliquetis et parasites sonores : répétition de One Flat Thing Reproduced, de Forsythe également. Les danseurs, pieds nus, se meuvent dans une succession de tensions, torsions, gestes saccadés, impulsions, regards, sauts.

J’imagine la dimension apportée par les tables (virtuelles aujourd’hui, représentées par des marques au sol) qui ajouteront des plans inédits à l’espace dansé. Les corps bougent, vibrent, transpirent… Le mouvement se termine, comme un apaisement.

Décompression

Les danseurs se regroupent près du piano, dans un angle du studio. Ils échangent quelques mots avec les maîtres de ballet, puis se dirigent vers les loges. La musique s’est tue, le studio est vide hormis quelques effets oubliés à terre. Une paire de chaussons porte les traces du travail, des efforts, voire de la douleur que j’ai ressentis aujourd’hui en tant que brigadière du ballet. Emotion.

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