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Défunts justifient les moyens : "Ta mort en short(s)"
Par Vincent Raymond
Publié Mardi 30 octobre 2018 - 1400 lectures
Photo : © Folimage
Animation / de Lucrèce Andreae, Anne Huynh, Anne Baillod, Pauline Pinson, Osman Cerfon (Fr-Sui, 0h52)
Porté par le César du meilleur film d’animation 2018, le miyazakissime Pépé le Morse de Lucrèce Andreae, cet exceptionnel programme de courts-métrages ose au bon moment — pour la Toussaint — aborder l’un des sujets les plus embarrassants pour des adultes (avec son symétrique : « comment fait-on les bébés ? ») : la question taboue de la mort.
Elle est ici évoquée de manière poético-allusive à travers la métaphore de la disparition-métamorphose des aïeux (Pépé le Morse, donc), par le souvenir (Mamie) ou carrément frontalement dans Mon Papi s’est caché, tendre peinture mouvante où un grand-père jardinier inscrit son futur trépas dans le cycle de la nature — la forme fait ici joliment écho au fond. Mais là où le programme s’avère le plus culotté, démontrant sa grande intelligence de conception, c’est avec l’ajout de La Poisse et de Los Dias De Los Muertos, deux petites perles d’humour noir. Le premier y promène une créature porteuse de scoumoune pour qui la croise ; quant au second, il s’inspire des codes bariolés de cette tradition mexicaine ayant déjà servi de support à Coco. À leur façon, en “dédramatisant le drame“, ces films prennent les enfants pour de grandes petites personnes capables de distance et de dérision. Y compris avec les sujets trop sérieux.