Dérèglement des sens

Ni début ni fin

URDLA

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Comme chaque hiver, le Centre International de l’estampe, l’URDLA, présente les œuvres réalisées par plusieurs artistes récemment accueillis entre ses murs. Un rendez-vous placé sous le signe de la continuité et… de la qualité. Jean-Emmanuel Denave

Ni début ni fin, titre emprunté à une lithographie de Daniel Nadaud, affirme à l’URDLA «le ruissellement des travaux quotidiens» depuis 34 ans. Au-delà de la permanence de la structure, ce titre sous-entend peut-être aussi qu’à l’instar de l’herbe, l’art pousse par le milieu. Débarrassé, enfin, des encombrantes notions d’auteur et de perfection, d’origine et de fin ? On découvrira en tout cas, sur les cimaises, des estampes d’artistes d’obédiences, de générations et d’approches fort différentes avec, pour fil rouge de la visite, un mouvement de la figuration vers l’abstraction. Des lignes semi-abstraites de Frédéric Cordier aux lignes semi-réelles des pages de livres inventés par Laurence Cathala. Frédéric Cordier, entre pointillisme et "Op’art", trace la trame encore figurative de grands paysages industriels imaginaires. Frictions entre abstraction et représentation réaliste dont s’éloigne Marie Lepetit avec ses lignes aléatoires se croisant en d’innombrables points que, en un obsédant work in progress, l’artiste tente de grossir, au poinçon. Ou Philippe Deléglise qui entrelace de gracieuses ondes de couleurs, proches cousines d’ondes plus sonores.

Retours

L’exposition se permet aussi quelques retours en arrière, dont celui, important et passionnant, consacré à l’artiste polonais Jan Berdyszak avec ses estampes mises en espace, réalisées entre 1988 et 1993. Aplats de couleurs, noirs intenses, papier découpé, ces réalisations, tout en échancrures et évidements, ouvrent le champ de l’émotion, des possibles, du mystère... La ligne poursuit ensuite son cours en retrouvant la figure et en suspendant quelques corps au-dessus du vide avec le Mexicain Ciudad Juarez. Ou en suivant les traits plus apaisés (par rapport à une œuvre habituellement "gore", violente et tourmentée) d’une femme alitée dans la série de lithographies d’Axel Pahlavi. Mais elle se brouille à nouveau dans les trois œuvres hybrides de Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize agglomérant et concentrant toutes les formes possibles du dessin, du gribouillage au tracé le plus précis. L’entre-deux devient ici deux, addition, et de ce duo-duel il ressort bien des sensations, comme dans l’ensemble de cet accrochage sobre et réussi.

«Ni début ni fin»
à l’URDLA, jusqu’au vendredi 8 février

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