Fuzi : art brute

Fuzi

Galerie Slika

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Ignorant art / Des premiers tags en vandale sur les trains de la RATP au tatouage de Scarlett Johansson, la galerie Slika propose une rétrospective de la carrière de Fuzi, figure incontournable de l’ignorant style.

Au commencement il y eut Blade, surnommé King of the Kings pour les quelques 5000 trains de New York qu’il a recouvert de ses graffs entre 1972 et 1984. Blade créé son propre style, ne s’inspire pas de ses pairs, mais au contraire de sa vie personnelle, faisant des trains son journal de bord ou son carnet de rêves. En ressort un style joueur, coloré, changeant, original, imaginatif, unique par son absence de limites et de règles. C’est le père du style ignorant, dont Fuzi brandit le flambeau. Soit une production volontairement éloignée du beau, du bon goût, des règles. Un art brut en quelque sorte, qui cherche le trait de l’amateur, par l’absence de formation ou par une forme de déconstruction. C’est aujourd’hui à la fois un hommage au graffiti primitif et une façon de se démarquer des productions ultra sophistiquées, mais aussi une forme d’humour et de parodie pour les connaisseurs.

Ignorant mais habile

Avant de fonder la marque Ignorant People, Fuzi a aussi commencé en vandale, au début des années 90 à Paris, au sein des crews UV (Ultra Violent) et TPK (The Psychopath Killer). Pas exactement des tendres. Il définit comme “ignorant” son style en contrepied à la fois à la scène graffiti de l’époque, selon lui bloquée dans un certain conformisme, paradoxal dans un milieu supposé rebelle, et parce qu’on lui disait qu’il peignait de la main gauche en le traitant d’ignorant. L’exposition se veut rétrospective, même si l’espace réduit ne permet d’observer qu’un aperçu de sa production. L’évolution de son style est toutefois flagrante, passant des Souvenirs de banlieue et d'un Horse Thug au stylo bille sur banquette de train, à des motifs plus graphiques et à ses tatouages. Son bifurcage vers le tatouage influence son dessin, vers plus de symbolique, plus de minimalisme, fatalement plus de maîtrise. Le “tatoueur de Scarlett Johansson” n’a pas de salon et n’opère qu’en happening : ce sera le cas le samedi 24 février, veille du finissage, chez Slika. A bon entendeur.

Fuzi, Enfant terrible
A la galerie Slika jusqu’au 25 février

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