Une exposition à l'image du monde : sublime et tragique

Le Monde de Steve McCurry

La Sucrière

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Steve McCurry / Steve McCurry et ses 200 photographies accrochées au deuxième étage de la Sucrière, nous font regarder l’humanité droit dans les yeux, sans détours. La beauté des images se révèle déroutante, voire paradoxale tant la déambulation nous fait traverser des contrées aussi authentiques que chaotiques.

Cette exposition qui a déjà voyagé dans plusieurs villes européennes apparaît comme un manifeste de la photographie documentaire. Steve McCurry, témoin incontesté et privilégié de l’histoire récente ravive notre mémoire en même temps qu’il nous éclaire sur la dangerosité du monde, nous ramenant par extension à notre condition de privilégiés. Le photographe et ses morceaux d’histoires nous racontent des vies brisées, mais résilientes et bien trop muettes, provenant de la face cachée du monde, celle que l’Occident a justement du mal à regarder en face sans une certaine arrogance paternaliste.

Chaque photographie apporte un témoignage précieux sur l’histoire de l’humanité et sur les femmes et les hommes qui la façonnent. Chaque image des cultures ancestrales qui s'essoufflent un peu plus chaque jour, ou qui ont déjà disparu, s’avère patrimoniale puisque bientôt les artefacts et souvenirs de tribus et de leurs rituels résideront uniquement dans les vitrines des musées. Chaque regard photographié par McCurry relate l'histoire d'une vie, donnant un aperçu de la condition d’une jeune bergère pakistanaise, d’un enfant soldat afghan, de deux vieilles amies issues d’une tribu Padaung échangeant un moment de complicité.

Malgré la beauté des images et l’habileté de la scénographie, quelques manquements méritent d’être signalés. L’exposition étant en voyage constant, certaines photographies sont esquintées ou tâchées, surtout au début du parcours. On regrette également que les vidéos soient sous-titrées en flamand et en français, marque du récent passage de l’exposition à Bruxelles. La vidéo de 47 minutes sur l’investigation pour retrouver Sharbat Gula, la Mona Lisa afghane, visage de la plus célèbre couverture de National Geographic en 1985, n’est pas traduite, donc les non-anglophones devront passer leur chemin, et manquer ce précieux témoignage. Aussi, les vestiaires sont en accès libre, et les organisateurs ne se tiennent pas responsables des pertes ou vols. Dommage.

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