Vous avez dit classique ?

Classique & lyrique — Le cru 2012, toutes maisons confondues, reste savoureux, surprenant, audacieux et remarquablement de notre temps. De l’Auditorium à l’Opéra, en passant par le CNSMD tout en faisant un crochet par GRAME, tout est à découvrir avec gourmandise. Pascale Clavel

L’Auditorium a décidé de miser gros sur l’idée du festival et trois grands rendez-vous nous attendent. Le Festival French Kiss, qui rassemble les musiques françaises de tous les temps, tous répertoires mêlés. La première mouture ayant eu un certain succès, la seconde se déploie de janvier à février et offre un éventail d’œuvres et d’interprètes très étonnant. Les enfants ne sont pas en reste, pour eux, la maison a concocté un Festival "Le Loup". Durant une semaine, les petits pourront avoir peur, la bête revient, sort du bois pour se retrouver au beau milieu du plateau de l’Auditorium. Et puis, en fin de saison, le public va pouvoir danser à perdre haleine avec un Festival Valse assez réjouissant. Du côté de l’Opéra : un festival dont Serge Dorny a creusé le sillon de longue date. Des œuvres méconnues de Puccini se confrontent à de petits opéras allemands de la même époque. L’idée est de mettre en lien des pièces à l’esthétique presque opposée mais qui parlent d’une seule et même voix d’un début de XXe siècle fascinant et innovant. Une machinerie énorme, trois metteurs en scène, un seul chef d’orchestre, Lothar Koenigs, qui pendant trois semaines, portera tout à bout de baguette. Dans cette même maison, tous les wagnérophages seront comblés avec un Parsifal qui n’a pas été représenté à Lyon depuis 35 ans. 5h30 au cœur de l’écriture musicale wagnérienne puissante et entêtante. Kazushi Ono saura faire redécouvrir ce chef-d’œuvre avec finesse et expressivité.

Un GRAME de finesse…

GRAME fête ses 20 ans d’existence et pour l’occasion invite le compositeur Mickaël Jarrell. Comme à son habitude, GRAME explore, propose, montre ce que la création a de plus palpitant, ce que la musique dit de notre époque. Comme tout bouillonne d’idées musicales diverses, il faut aller voir aussi du côté du CNSMD pour la suite de ses nuits festives : nuit des esprits, nuit Scarlatti… La nuit, tout sonne autrement et depuis qu’elles existent, ces nuits sont envoûtantes. Le Festival de Musique Baroque poursuit quant à lui sa 29e édition avec l’exigence qu’on lui connaît. De bien belles œuvres et de beaux interprètes à venir : Jaroussky, La Passion selon Saint Jean, on y court, on en redemande. Il en est de même pour Piano à Lyon qui convoque les plus grands. Attention, les sœurs Labèque vont donner un Boléro de Ravel avec percussions basques, la grande et féline Martha est de retour et Bertrand Chamayou risque encore une fois de transcender les foules.