2020 : bien pourrie. 2021 : moyen pourrie, mais quand même pourrie. 2022 : incertain, mais ça part pas très bien. On est crevé, on traine des pieds, un rien nous irrite, et notre enthousiasme est au niveau 83 au-dessous de la mer. Avec le « merde, j'ai oublié mon masque », le « mouais, j'sais pas » est devenue l'une des phrases les plus prononcées de ces deux dernières années. On est colère, on est triste, on est mou, on est las, et on aurait bien besoin d'un petit shot pour se remonter.
Mais, minute, papillon : surtout, ne commencez-pas à frétiller en essayant de vous souvenir si c'est sel-tequila-citron ou citron-tequila-sel, on ne pensait pas à ce genre de remontants-là. Non, cette fois, on pense plutôt à ceux qui, à l'antenne ou sur scène, balancent des vérités qui font du bien à écouter. Aux humoristes (exorcistes !) qui, bien en phase avec l'actualité, mettent à notre service de l'espace et des mots pour toutes ces choses qu'on voudrait dire mais qui ne sortent pas, ou pas dans le bon sens. A cette soupape de décompression qui nous permet, en riant des travers des puissants et de l'absurdité du monde à laquelle, parfois, on se sent parfois condamné, de reprendre le pouvoir le temps d'un moment. Humour noir, humour coquin, humour burlesque, humour politique, satire, absurde, caricature, peu importe : rions. Rions très fort pour faire une pause, rions pour aller mieux, rions pour résister.