Sans doute a-t-on tous croisé un Charlie au cours de sa vie. Chemise à palmiers sur le dos, belle moustache au-dessus des lèvres et grosses lunettes sur le nez, parlotte facile, discours digressif et pourtant sensé... Un personnage lunaire, face auquel on pourrait d'abord ressentir une irrépressible envie de se tirer vite fait parce qu'on n'a pas toute la journée ; mais que l'on continue finalement à écouter parce que, quand même : quel panache ! Né il y a quelques années de l'imaginaire de Benoît Lambert et Emmanuel Vérité, Charles Courtois-Pasteur, après avoir disserté une première fois sur l'art de bricoler sa vie, puis une seconde fois sur l'œuvre de Marcel Proust, s'attaque à présent au monument Dostoïevski. Pari fou ? Pas pour Charlie, dont, passé l'étonnement et les premiers ricanements, on comprend que le délire verbal va progressivement nous conduire avec une grande justesse à l'essentiel. Après tout, quoi de mieux qu'un personnage éminemment romanesque pour nous frayer un chemin à travers le génie de l'un des plus grands auteurs de la littérature mondiale ?
Tout Dostoïevski, Emmanuel Vérité et Benoît Lambert, du 8 au 15 décembre à la Comédie de Saint-Etienne