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Plongée dans le noir avec la Galerie Céline Moine
Par Jean-Emmanuel Denave
Publié Mardi 27 novembre 2018 - 4345 lectures
Photo : Le soir où j'ai entendu le nom d'un ange © Baptiste Fompeyrine
Dark matters
Galerie Céline Moine + Laurent Girot Fine Arts
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Peinture / Deux galeristes investissent un nouvel espace d’exposition sur la Presqu’île pour chanter les louanges du noir. Avec des classiques comme Rembrandt et Dürer, et des artistes contemporains comme Baptiste Fompeyrine ou Julie Legrand...
De mémoire, il nous semble que, dans une interview, entre deux verres, Serge Gainsbourg lâchait cette phrase: « le noir ce n’est pas une couleur, c’est une valeur ». Qu’un mélomane défende la tonalité phare de la mélancolie, il n’y a là rien de très surprenant, tant les deux (musique et mélancolie) semblent résonner mutuellement. Pour un plasticien, les choses sont plus compliquées, et si Dürer a signé une célébrissime Melancholia, il faudra attendre Kasimir Malevitch (Carré noir en 1923), Ad Reinhardt (et sa série de monochromes noirs poursuivie jusqu’à la fin de sa vie en 1967), ou le grand maître français du noir, Pierre Soulages, pour chanter les louanges (les puissances) du noir. Entre-temps, le noir avait mauvaise réputation (psychologique, religieuse, morale) et apparaissait surtout dans les œuvres artistiques pour des raisons techniques : l’encre de Chine, le graphite, la gravure, et jusqu’aux débuts de la photographie en noir et blanc.
Je suis le Ténébreux...
La Galerie Céline Moine et le collectionneur et expert Laurent Giros proposent une brève mais ambitieuse exposition autour du noir. Dark Matters réunit à la fois des classiques (Dürer, Rembrandt, Odilon Redon, Gustave Moreau...) à travers des estampes, et des artistes modernes (Antoni Tapiès, Olivier Debré...) et contemporains à travers des œuvres plurielles (installations, dessins, peintures, sculptures…). Parmi ces derniers, on retiendra l’eau forte de Baptiste Fompeyrine et son amas obscur de personnages, intitulé Le soir où j’ai entendu le nom d’un ange. Ou la Melancholia #5 de Julie Legrand, scupture faite de charbon et de "larmes" de verre noir, où la mélancolie d’Aristote et des anciens rejoint une forme plus contemporaine de soleil noir, celle d’un monde industriel en train de s’autodétruire...
Dark Matters
Au 3 rue Pleney, Lyon 1er jusqu’au 1er décembre
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