Rapline

L’Original, qui fête sa septième édition, s’est institutionnalisé mais pas assagi en suivant la même ligne de conduite intransigeante. Peu suspect de se reposer sur ses lauriers, le festival phare du hip-hop hexagonal parvient toujours à surprendre et, cette année, retourne dans la rue. Stéphane Duchêne

En s’affirmant comme l’un des rares événements hip-hop de dimension nationale voire européenne, et sans copie digne de ce nom en vue, L’Original mérite toujours autant son appellation au moment d’atteindre l’âge de raison. Au fil de sept éditions, le festival organisé par Jean-Marc Mougeot & Co est en effet parvenu à rendre possible et surtout crédible une manifestation hip-hop de grande ampleur, populaire et exigeante. Inscrivant l’événement dans le paysage lyonnais et l’agglomération qui l’accompagne, L’Original mobilise tous les types d’acteurs du hip-hop, à chaque niveau de l’échelle, du petit groupe de MJC local au MC international et bâtit autant de passerelles entre les disciplines (danse, graff, hip-hop, cinéma) et avec les genres musicaux cousins du rap. Six jours de programmation, 250 artistes pour vingt-cinq spectacles, la machine est lourde mais n’oublie pas d’innover. Exemple cette année avec la première finale nationale du tremplin Buzz Booster, qui verra le meilleur espoir lyonnais affronter ses homologues vainqueurs à Lille, Angers ou Perpignan. Manière d’étendre l’influence du festival au-delà de Lyon, comme l’ambitionnait déjà le projet L’Original S’affiche Tour (exposition itinérante des finalistes du concours d’affiche organisé chaque année par le festival). Streetday
Autre nouveauté de taille, de poids et d’envergure, la tenue, en guise de climax le 5 avril, du «Streetday». Ou comme son nom l’indique, une manifestation de rue ou plutôt de place, en l’occurrence celle des Terreaux, totalement gratuite, où se succèderont démonstrations et initiations en tout genre, un show des fameux Pockemon, alpha et omega de la danse hip-hop, et en point d’orgue, un concert, toujours gratuit, de De La Soul, quasiment sous les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Quelque chose nous dit qu’il faudra arriver tôt ou jouer des épaules pour être bien posé dans la place au moment où les New-Yorkais démarreront leur show. À tout cela, s’ajoute, plus classiquement dira-t-on, presque blasé, une programmation toujours impeccable. Même si comme souvent entachée d’une défection notable, celle de Warren G., qui marque la difficulté, et le mérite, du festival à proposer des plateaux de premiers choix. Le rappeur de Long Beach ayant annulé, il laisse toute la place de «big star» à Mos Def, légende de Brooklyn, loin d’avoir délaissé la scène pour les plateaux de cinéma en dépit d’échappées cinématographiques de plus en plus réussies (Soyez-sympas rembobinez, H2G2, le Guide du Voyageur Galactique, Dr House). Témoin de la reformation d’un poids lourd de la scène française, Raggasonic, L’Original n’en offrira pas moins une foultitude de découvertes bien senties, internationales, françaises ou lyonnaises, dont il serait trop long de faire la liste, mais qui toutes méritent le détour. L’Original Festival
Du 31 mars au 5 avril.

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