Le 8ᵉ festival : la danse partout
Danse / Des œuvres participatives, un esprit de fête, des chorégraphes professionnels qui entrainent les amateurs, les breakers des JO de Paris... La Maison de la danse réunit un superbe échantillon de leur programmation, et le montre en salle et sur les places publiques, souvent gratuitement pour le 8ᵉ festival, 1ʳᵉ édition.

Photo : Première Vernis Sage © Julie Cherki
Le directeur de la Maison de la danse (dites désormais MAD) Tiago Guedes a choisi de réunir tous les projets de la Maison de la danse et de le rendre visibles durant une semaine dans le 8ᵉ arrondissement. Parmi ceux-ci, les spectacles d'artistes reconnus et d'autres, plus participatifs, fruit de mois de travail aux côtés de Lyonnaises et de Lyonnais.
La danse comme langage universel
Il y a le groupe de dix patients, proches ou soignants du centre hospitalier du Vinatier qui a travaillé à partir de Set and reset de Trisha Brown avec le chorégraphe Louis Combeaud, mais aussi les 18 ados du comité artistique de la jeunesse de la MAD qui préparent une Block party, fête hip hop, avec la compagnie Relevant. Ce sont aussi des lycéens qui mettent en corps leur ressenti d'une lecture de l'argentine Samantha Schweblin avec la chorégraphe Nathalie Pernette (Récits dansés) ou encore la première étape d'une grande fresque que mènent le collectif X théâtral avec 15 habitants et un chercheur en urbanisme (Permis de construire).
La danse se déploie donc sous toutes ses formes et affirme incarner un langage ouvert à tous. Et même aux breakers qui, pour la première fois, vont accéder aux JO. Avant de concourir à Paris cet été, l'équipe de France passe son après-midi du 25 mai à la Maison de la danse pour des conférences, ateliers, masterclass sur le hip-hop et bien sûr une démonstration sur grand plateau, en présence de l'iconique star de la télé des 80's, Sydney de la cultissime émission H.I.P. H.O.P.
Tout le 8e dansera
Des artistes largement reconnus se mêlent aussi au public comme l'ancien interprète d'Anne Teresa De Keersmaeker et Maguy Marin. Jordi Gali n'en finit plus d'inventer des constructions monumentales générant un ballet des corps. Il avait fabriqué une installation épatante pour la Fête des lumières 2021 aux Subs. Voici qu'il propose Babel, une grande tour de 12 mètres de haut, assemblée par 25 participants de la jeune troupe de la MJC Mermoz.
Le Lyonnais Denis Plassard dont les travaux chorégraphiques sont aussi percutants que ludiques - on se rappelle de son radioguidage d'intérieur pour danser dans son salon ! - installe deux statues vivantes au cœur d'une expo photo, Vernis sage, de Julie Cherki.
Le festival se balade donc dans tout le 8ᵉ et se pose même un instant au gymnase Kennedy qui jouxte les Ateliers de la danse en construction (livraison prévue en 2026), dialogue avec la salle de théâtre du Ciel qui achève une très réussie première saison. +ERBA (25 et 26 mai) est un des trois spectacles payants de ce 8ᵉ festival. Avec, à la MAD, Top (28 et 29 mai) de Régine Chopinot et Portrait (du 22 au 24 mai), le blockbuster hip-hop, jazz, cabaret, vogging du tout jeune directeur du CCN de Créteil, Mehdi Kerkouche.
Des spectacles payants qui permettent (en partie) de mener à bien des actions sur le territoire, comme dans ce 8ᵉ arrondissement, dont un tiers est répertorié en "quartier de la politique de la ville", comme le veut la formule inventée par l'État en 2015, s'évitant ainsi de prononcer le sentencieux mot de "pauvre".
Le 8e festival
Du 21 au 29 mai dans tout le 8e arrondissement