Alerté en 2019 sur les étranglements dont souffraient déjà la plupart de ses adhérents, le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) a lancé en 2022 une campagne à destination du public pour le sensibiliser à la réalité de l’écosystème musical. « Vous n’êtes pas là par hasard », relayée aujourd’hui par plus de 100 festivals indépendants et déroulée sous la forme d’un plaidoyer, met entre autres en évidence l’opposition entre festivals indépendants d’une part, et festivals lucratifs appartenant à de grands groupes industriels d’autre part.
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Ces dernières années, l’écosystème de la musique live a en effet subi de lourds bouleversements : tandis que la crise du disque a entrainé une entrée des majors de la production phonographique sur le marché du concert, ces dernières sont, en France, passées de 6 à 3, aggravant l’effet de concentration. Par ailleurs, l’arrivée de plusieurs acteurs de l’industrie audiovisuelle ou des médias ainsi que de deux groupes étrangers (Live Nation et AEG), sur le secteur des musiques actuelles, a profondément déséquilibré la situation.
Pour résumer, ces transformations ont provoqué en cascade un dérèglement dangereux : de gros groupes industriels produisent de gros festivals, sur lesquels ils font venir de gros artistes moyennant de gros cachets (qu’ils produisent d’ailleurs parfois eux-mêmes), tout en annonçant des tarifs billetterie exorbitants… Et en tirant toute l’économie de la filière vers le toujours plus.
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En face, les festivals plus modestes ont ainsi le choix entre la peste et le choléra : programmer des artistes moins connus, moins chers, et poursuivre leur mission en faveur de la diversité musicale, mais prendre le risque que peu de spectateurs ne se déplacent ; ou casser leur tirelire pour quelques grosses têtes d’affiche, et exploser leur budget.
Face à un système qui voudrait que les gros avalent peu à peu les petits, le SMA et les festivals qu’il représente, considèrent ainsi que chacun peut, en spectateur désormais informé, faire ses choix en connaissance de cause… Pour qu’il ne s’agisse plus seulement d’une histoire de tête d’affiche, mais bel et bien de valeurs à défendre.
