Grenoble mise sur son festival de street art

Après une première édition d’une dizaine de jours en 2015, le Grenoble street art festival va revenir en juin 2016 pour trois semaines. Et avec un soutien encore plus appuyé de la Ville de Grenoble (+64% de subventions). On fait le point. Aurélien Martinez

Pour son Grenoble street art festival lancé l’an passé, Jérôme Catz, directeur du centre d’art Spacejunk à l’origine du projet, voit les choses en grand ; en très grand même. « L’idée est vraiment de commencer à l’implanter et d’en faire quelque chose de solide à l’échelle européenne. On veut constituer un patrimoine pérenne pour que les gens se disent : "et si on allait visiter Grenoble non pas parce qu’on est aux pieds des montagnes mais parce qu’il y a des belles œuvres". D’ici la troisième édition, on peut imaginer arriver à un patrimoine d’une quinzaine de murs monumentaux : on pourra venir à Grenoble juste pour voir ça ! »

D’où une deuxième édition rallongée (on passe de douze à dix-neuf jours) et qui sortira de l’hypercentre pour aller, par exemple, à la Villeneuve. « On veut faire une version 2 qui soit, par rapport à la version 1, de l’ordre de x5 ou x6. »

25 000 euros de la Ville

Une ambition qui cadre parfaitement avec les attentes de la municipalité, qui ne se prive d’ailleurs pas de mettre en avant la création de la manifestation quand certains critiquent sa politique culturelle. Jérôme Catz : « Quand j’ai proposé l’idée à la Ville, ils m’ont dit que c’était exactement ce qu’ils attendaient. La volonté de l’adjointe aux cultures Corinne Bernard que les Grenoblois rencontrent une œuvre d’art par jour dans leur quotidien va totalement dans notre sens. »

Si, en 2015, la Ville avait versé une subvention de 9 000 euros à Spacejunk pour l’événement, elle a cette année répondu favorablement à la demande de hausse de Jérôme Catz en lui attribuant une subvention de 25 000 euros – pour être précis, la ligne Spacejunk est de 42 300 euros, avec donc 25 pour le festival, 15 pour les activités à l’année du centre d’art (montant inchangé depuis cinq ans) et 2.3 pour un projet annexe.

200 000 euros de budget total

« Ils nous soutiennent à hauteur de ce qu’ils peuvent. » Car une aventure comme celle du Grenoble street art festival demande beaucoup plus de moyens. Jérôme Catz explique par exemple que le poste peinture de l’an passé se chiffrait à 13 000 euros. Pour cette édition, il table sur un budget total de 200 000 euros, qu’il va notamment boucler avec des fonds privés – du mécénat, du partenariat… « Aujourd’hui, je ne pense pas qu’un projet culturel doit être financé à 100% par la collectivité publique. Cette façon de faire ne marche plus. L’argent n’a pas disparu, il s’est juste déplacé : il faut aller le chercher là où il est. »

Rendez-vous entre le 8 et le 26 juin pour admirer le résultat. En attendant, l’Office de tourisme de Grenoble et Spacejunk ont monté ensemble un circuit de découverte du street art pour le quartier Championnet, l’épicentre de la première édition du festival. Première visite le vendredi 29 avril de 18h à 19h30.

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