"Rester vertical" : en mode absurdo-comique

Mercredi 6 juillet 2016

Un film de Alain Guiraudie (Fr, 1h40) avec Damien Bonnard, India Hair, Raphaël Thiéry...

Photo : © Les Films du Losange

On peut compter sur Alain Guiraudie pour montrer autre chose de la vie à la campagne qu'une symphonie pastorale avec bergère menant son troupeau sur le causse et paysan bourru labourant à bord d'un tracteur écarlate. Si dans ses films, le cultivateur est gay comme le bon pain et met volontiers la main sur la braguette du godelureau de passage (au cas où), l'homosexualité rurale, dévoilée ou contrariée, n'est pas sa seule source d'inspiration. Guiraudie parle en annexe de la pluie et du beau temps, c'est-à-dire de la misère des villes et des champs, des gens en lutte ou en solitude. Une sorte de chronique sur un mode absurdo-comique, scandée d'images oniriques, portée par son grand dadais de héros, un procrastinateur à l'impassibilité majuscule.

Le tableau pourrait être très plaisant (comme dans son picaresque Roi de l'évasion) ; hélas Guiraudie, feignant d'ignorer que le mieux est l'ennemi du bien, surcharge ici inutilement la barque : un vieux profère quelques jurons ? Le voici atteint de coprolalie, déversant des quintaux d'insanités. Le personnage principal se fait berger ? Aussitôt lui pousse le pire postiche de barbe jamais filmé. Et l'on passe sur les gags plombés par leur répétition ou leur prévisibilité... Les amateurs parleront de dandysme bucolique dans l'écriture et la réalisation ; les spectateurs objectifs de désinvolture.

Rester Vertical

sortie nationale : Mercredi 24 août 2016
D'Alain Guiraudie (Fr, 1h40) avec Damien Bonnard, India Hair...

Léo est à la recherche du loup sur un grand causse de Lozère lorsqu’il rencontre une bergère, Marie. Quelques mois plus tard, ils ont un enfant. En proie au baby blues, et sans aucune confiance en Léo qui s’en va et puis revient sans prévenir, elle les abandonne tous les deux. Léo se retrouve alors avec un bébé sur les bras. C’est compliqué mais au fond, il aime bien ça. Et pendant ce temps, il ne travaille pas beaucoup, il sombre peu à peu dans la misère. C’est la déchéance sociale qui le ramène vers les causses de Lozère et vers le loup.