"Culture à la rue" en Auvergne-Rhône-Alpes : la CGT Spectacle appelle à manifester ce vendredi
Mobilisation / Pour contester les coupes budgétaires de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la CGT Spectacle organise un rassemblement le 20 décembre à 11h30 devant l'Hôtel de Région à Lyon afin d'alerter sur les conséquences pour le spectacle vivant, les festivals et l'enseignement artistique.

Photo : © CGT Spectacle
« Le budget culturel global peut sembler stable, mais en réalité, une grande partie des fonds est redirigée vers le patrimoine », explique Romain Baret, cosecrétaire de la CGT Spectacle Rhône et guitariste.Â
En 2025, la Région prévoit une baisse de 12, 7 % pour le spectacle vivant, soit une réduction de 5, 2 millions d'euros. Une orientation qui risque « d'affecter gravement les créations, les emplois des intermittents et la capacité des petites structures culturelles à fonctionner ».Â
Des revendications pour sauver la culture
Pour la CGT Spectacle, il est urgent d'inscrire la culture comme une compétence obligatoire des collectivités territoriales. « Aujourd'hui, la culture est une variable d'ajustement budgétaire. Cela doit cesser. Si elle devenait obligatoire, elle serait protégée des arbitrages défavorables », insiste le syndicaliste.
Le syndicat demande également une revalorisation de la dotation générale de fonctionnement pour les collectivités locales, pour qu'elles puissent financer équitablement les structures culturelles sur tout le territoire. Des exemples d'inégalités existent déjà : certains festivals comme Jazz à Vienne voient leurs subventions augmenter, tandis que d'autres événements sont laissés de côté.
Les conservatoires et écoles d'art sont également touchés. La CGT pointe la suppression de postes de titulaires et leur remplacement par des contrats précaires. « Quand un enseignant part, son poste de titulaire est souvent transformé en contrat temporaire. Cela affecte directement la qualité de l'enseignement », souligne Romain Baret. Cette précarisation met en difficulté élèves et enseignants, limitant l'accès à des parcours artistiques structurés.
Les syndicats regrettent aussi l'absence de dialogue avec le Comité régional des professions du spectacle (COREPS), censé être une instance de concertation. « Nous avons peu de nouvelles directes, ce qui complique la défense de nos revendications », ajoute-t-il.
Un appel à la mobilisation le 20 décembre
La manifestation prévue le 20 décembre « intervient le jour du vote du budget prévus pour 2025, où les choix financiers devront être expliqués », explique Romain Baret. Ce moment sera également l'occasion d'interpeller publiquement la Région sur les baisses programmées.
Un suivi de ces actions est prévu le 23 janvier 2025 lors de la réunion du comité de pilotage du COREPS à Clermont-Ferrand.