Art contemporain et numérique : événements à venir

Vahan Soghomonian

Pour raconter l'histoire de la chapelle de la Trinité, le plasticien Vahan Soghomonian la fera résonner à travers une installation interactive et évolutive composée d'un orgue expérimental métamorphosé en phénix pour faire résonner l’esprit des lieux à travers la fragilité de nos empreintes.

Notre avis : À la chapelle de la Trinité, l'orgue se dévêt de son rôle d'instrument cultuel pour se cristalliser dans des réverbérations mémorielles. Vahan Soghomonian réactive, à l'occasion des Journées européennes du Patrimoine, un dispositif qui s'offre comme une expérience à traverser. Convoquant à la fois le souvenir d'un lieu aux usages multiples et l'imaginaire d'un instrument perdu, ORG permet à l'harmonie des sphères pythagoricienne et aux survivances acoustiques de se rejoindre dans un même souffle, expérimentant une pratique du lointain et du proche, de l'histoire et du présent.

Jan Hakon Erichsen

Comme à chaque rentrée, la Galerie Masurel propose un espace de travail, de recherche et d’expérimentation. Comme un atelier ouvert, la galerie favorise la rencontre entre artistes et public, permettant à chacun de suivre l’évolution des projets et d’échanger directement avec les créateurs. Avec sa résidence Trouble Shooting, Jan Hakon Erichsen explore avec humour et sens critique les zones de tension entre objets du quotidien, gestes absurdes et fragilité humaine.

Landscaping

Installation vidéo d’Eszter Salamon filmée près de Bergen en Norvège,  Landscaping a été développée avec Carte Blanche, la compagnie nationale de danse contemporaine de Norvège, et plonge dans un futur proche où les vivants n’ont eu d’autre choix que de s’allier aux océans, aux arbres et aux racines pour survivre.

Notre avis : À la Cité de la gastronomie, Eszter Salamon installe un territoire à explorer plus qu'un spectacle à contempler. Le projet s'annonce comme un déplacement dans lequel fragments d'images, histoires et présences possibles se côtoient sans hiérarchie évidente. Les rapports entre corps et environnement se déploient dans une tension postapocalyptique, où résilience et transformation ébauchent de possibles alliances. Une chorégraphie fragmentaire composée de vestiges marins et silhouettes racinaires, évoluant dans un écosystème menaçant, mais qui ne doit pas être abandonné.

Anne-Marie Jaccottet

Vernissage le 12 septembre de 18 à 21h. À travers ses dessins et aquarelles basés sur le monde végétal, Anne-Marie Jaccottet se consacre à la transmission d'une vision picturale qui se veut hors du temps et des modes pour être au plus proche de l'humain, bien qu'il en soit absent.

Tales Frey

Vernissage le 5 septembre à partir de 18h. Vivant entre le Portugal et le Brésil, Tales Frey postule que nos corps et nos manières de les recouvrir de textiles ne sont que le produit de répétitions inconscientes de normes esthétiques et comportementales. En habillant et déshabillant son corps de multiples vêtements, il combat ces schémas et promeut la liberté.

Biennale hors normes

Onzième édition de la Biennale hors normes, qui fête par la même occasion ses vingt ans. Cette année, elle regroupera plus de 200 œuvres de 120 artistes dans dix villes de la métropole lyonnaise, autour du thème : « La moindre des choses ».

Notre avis : La Biennale hors normes se lit comme un dispositif de pensée visuelle plutôt qu'un simple rassemblement d'œuvres. Sa force tient à l'hétérogénéité assumée des propositions : un réseau d'énoncés plastiques qui, mis en tension, interroge la définition même de ce que l'on nomme exposition. Chaque site devient un laboratoire de perception où se rejoue la frontière entre forme et expérience. L'ensemble compose moins un panorama qu'une archéologie du regard, ouverte, instable, d'une rare fécondité critique.

Circonvolutions

Pour sa première venue chez Manifesta, la Galerie Suzanne Tarasieve propose une exposition collective mettant à l'honneur le textile, et comment ses plis et enchevêtrements dessinent notre rapport au corps, à la matière et à l’espace, réel ou symbolique. À travers les œuvres de neuf artistes contemporains, le drapé devient à la fois motif plastique et métaphore.

Notre avis : Manifesta accueille un accrochage sculpté à la fois par les contours des drapés et ceux de leurs significations. Si les figures au fusain de Nina Mae Fowler ouvrent une dramaturgie de l'attente, celles de Youcef Korichi oscillent entre exposition et discrétion, et chez Anne Wenzel le voile devient carapace. Des fonds baroques de Romain Bernini surgissent des formes saisissantes, comme le pied de Frenhofer dans Le chef-d'œuvre inconnu de Balzac, là où chez Alin Bozbiciu, les volutes froissées incarnent tant la forme que son secret, pour arriver aux œuvres de Lucien Murat.

Romain Coppin

Vernissage le 11 septembre à 18h. Pour créer ses œuvres, qui s’articulent autour du mobilier et du design en général, Romain Coppin utilise spontanément ce qui se trouve dans son environnement immédiat, que ce soit du carton, du ruban adhésif ou des chutes de matériaux divers, ce qui fait naître chaque création du chaos laissé par la précédente, à mi-chemin entre la sculpture fonctionnelle et l’objet sculptural.

Jan Kopp

L'artiste visuel allemand Jan Kopp investit pendant deux mois le Living du musée d'art contemporain, accompagné de 374 dessins, 5 films d’animation et une création musicale afin de présenter le fruit d’une année de travail entre lui-même et un groupe de jeunes adultes accompagnés par l’association Adepape 69.

Histoires personnelles / Réalités politiques

Conçue comme un dialogue entre les musées d'art contemporain de Lyon et Belgrade, cette nouvelle double exposition propose un accès à la création contemporaine de Serbie et d'ex-Yougoslavie, dont les œuvres restent encore très peu présentes dans les collections publiques françaises afin d'explorer le rôle que joue l'art dans la compréhension des changements politiques, sociaux et culturels d'une époque.

Efflorescence / Tel est notre éveil

Pour la première fois en France, le Musée d'art contemporain de Lyon propose de découvrir les œuvres des artistes Rajni Perera et Marigold Santos, deux figures prolifiques de la scène artistique canadienne toutes deux marquées dès l'enfance par l'expérience de l'immigration. Pensée en duo, cette exposition évoque leurs expériences personnelles et les recherches sur leurs héritages culturels respectifs en réunissant des peintures, dessins et sculptures réalisés par les artistes entre 2019 et 2024, ainsi que des œuvres collaboratives.