Jazzeries au coin du feu

C’est le défi que s’était lancé en 2011 l’équipe de bénévoles qui entoure le saxophoniste et enseignant Ludovic Murat : proposer un festival de jazz au cœur de l’hiver stéphanois, en marge de sa programmation bi-mensuelle au FIL et au Café Jules. L’intention première reste de marquer un vrai temps fort autour du jazz à un moment de l’année où les grands festivals de l’été semblent déjà loin derrière ou encore loin devant. Et l’enjeu est double : concilier une programmation exigeante pour les mélomanes les plus aguerris, tout en gardant à l’esprit une volonté de vulgarisation. Tout festival de jazz donne en effet l’opportunité de mieux faire connaître ce courant musical trop souvent délaissé des médias (à moins d’être abonné à la chaîne Mezzo !) et souffrant encore aujourd’hui de quelques clichés réducteurs et tenaces. Pour peu que l’on s’intéresse à son actualité fourmillante, le jazz est bien une musique vivante et métissée, inventive et libre qui ne s’écoute pas qu’en clubs intimistes mais tout aussi bonne à partager dans une foule nombreuse.

Plein les yeux, plein les oreilles

Nous évoquerons bien entendu dans notre numéro du 5 février les concerts qui clôtureront les Jazzeries d’Hiver mais il convient tout d’abord de s’attarder sur la première partie du festival… Les festivités débuteront le 28 au FIL avec la création de Congo Square : composée par le trompettiste Jean Gobinet (lequel a notamment arrangé les B.O.F de The Artist ou encore Le Transporteur), cette grande fresque musicale sera interprétée conjointement par le Big Band et l’Harmonie du CRR Massenet autour de l’auteur-soliste lui-même. Après le bœuf du 29 proposé par le collectif Jazzmine au Nouai-Borfa, le guitariste Manu Codjia donnera le 30 un concert dans la salle Marie-Hélène Dasté (lycée Mimard) avec Jérôme Regard à la contrebasse et Philippe Garcia à la batterie. La projection du film d’animation Chico et Rita le 1er février au France annoncera la couleur du mercredi 5 février placé sous les couleurs afro-cubaines : projection du film Omar Sosa, souvenirs d’Afrique à 18h à la cinémathèque avant l’immanquable concert du Omar Sosa Quarteto AfroCubano, à 20h30 au FIL. Le pianiste joue une musique riche et colorée, entre jazz et world, qui résonne comme une langue universelle.

Festival Les Jazzeries d’Hiver, six lieux à Saint-Étienne, du mardi 28 au dimanche 16 février 2014