Coups de coeur / Figure de l'esprit rock stéphanois, ancien patron d'un célèbre club dédié au genre, Julien Haro nous fait désormais l'immense honneur d'une chronique mensuelle dédiée à ses coups de cœur musicaux. Branchez vos amplis, en ce premier mois de 2023, c'est d'un hommage à Bowie, dont il est question...
Alors que nous célébrerons tristement les sept ans de la disparition de David Bowie le 10 janvier, me reviennent en mémoire de nombreux souvenirs teintés par la musique du Thin White Duke.
De ce Let's Dance que ma mère ne pouvait s'empêcher de mettre si fort dans sa voiture sur le trajet de l'école, à l'image de mes parents dansant dans la cuisine sur l'historique Under Pressure, Bowie aura marqué mon enfance à d'innombrables moments.
Je me remémore aussi cette claque, importante, fondatrice, le jour où j'écoutais pour la première fois, adolescent, The Width of a Circle, mélopée sans pareil et opening du fabuleux album The Man Who Sold the World. Instantanément, comme une évidence, je comprenais que le rock ne pouvait souffrir d'aucune concession, d'aucune entrave.
A l'orée de ma vie d'adulte, j'eu la chance infinie, grâce à ma frangine, de pouvoir admirer mon idole sur scène. Un concert d'une rare intensité, hypnotique, fou, démesuré, un pur moment de communion clôturé par une émouvante version de Ziggy Stardust qui, encore aujourd'hui, me hérisse les poils.
Surtout, remontent dans mon esprit toutes ces nuits de mélancolie passées aux côtés de Bowie, partageant mes tristesses avec ses mélodies, avec sa voix, changeante, troublante, magnifique, toujours sur la corde sensible, sans aucun faux-pas.
Letter to Hermione, After All, Rock n'Roll Suicide, Memory of a Free Festival, Lazarus, Cygnet Comitee...
Des larmes versées, la tête posée sur l'épaule de Bowie.
Telle une présence amicale, dans les joies comme dans les épreuves, David Robert Jones m'aura accompagné toute ma vie. Et, sept ans après, il me manque encore...