Uffie – Sex dreams and denim jeans

Il y a des artistes qui, en ayant lâché seulement deux ou trois titres sur le net, sont victimes d’un buzz phénoménal qui les propulse en nouvelle égérie de tel ou tel courant musical. C’est ce qui est arrivé à la jeune franco-américaine Uffie, qui explosa sur la toile en 2006 avec l’excellent Pop The Glock. Une petite bombe d’électro-pop savamment rythmée, produite par le label faiseur de hype Ed Bangers.

Le net s’emballe, carton plein all around the world. Quelques autres singles et featuring plus tard (dont une collaboration vocale sur un morceau de Justice – voir en fin d’article), on découvre ce mois-ci son album Sex dreams and denim jeans (titre inspiré par une chanson de Lou Reed), attendu par tout un paquet de monde. Et bingo, la magie opère ! Production léchée by Feadz, Mr Oizo, SebastiAn et Mirwais, son électro teinté de pop et de rap ici et là : un pur produit à même d’affoler les tenants de la hypitude internationale. Sauf qu’ici, on n’a pas affaire à une énième bulle acidulée prête à exploser au moindre changement de sens du vent, mais à un album habilement construit, sans néanmoins prétendre être la révolution tant attendue. « I'm an entertainer, not a lyricist » s’excuse Uffie (elle déclare en interview ne pas comprendre pourquoi tout le monde s’est mis d’un coup à l’aduler) sur son hymne générationnel MC’s can kiss, d’ores et déjà décrété tube pop de l’année.

 

Quinze missives d’excellente facture où Uffie nous raconte sa vie : ses passions (« music is the best thing to ever happen to me » sur Neuneu), ses excès, ses amours déçues… Et dresse ainsi, sous couvert d’une légèreté assumée, un portrait assez juste de la société dans laquelle elle évolue, entre coolitude clinquante et individualisme revendiqué. Comme sur ADD SUV, en duo avec Pharrell Williams, chanson très glauque à l’écoute des paroles.

Alors certes, tout ceci pourra sembler démesurément futile aux yeux de certains, ou beaucoup trop "biatch" pour d’autres (« Bad ass bitch, Im rated X / Im gifted, aint gotta sell sex » clame-t-elle sur Pop The Glock, comme le meilleur exemple d’un album aux accents très lubriques), mais qu’importe. Uffie fait de la pop, et de surcroît très bien, ce qui est déjà en soit un argument de masse. Seul bémol tout de même : pour l’avoir vue en mai dernier au festival lyonnais Nuits Sonores, son côté meneuse de foule en live (ce qu’elle est obligée d’être à l’écoute de sa musique) ne semble pas évident, surtout qu’elle donnait l’impression de pédaler en interprétant certains de ses titres. En même temps, les organisateurs l’avaient mise dans la salle la plus basse de plafond, sans grande visibilité, alors peut-être qu’ailleurs… A voir !

Pour finir, une sélection de quelques autres morceaux d’Uffie assez sympathiques, comme ça, en cadeau ! :

Et le titre avec Justice 

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