Gloire aux Femen

Édito du n°881 - mercredi 20 mars 2013 - Petit Bulletin Grenoble

Après l’euphorie médiatique, le retour de bâton. Depuis quelques mois, il est de bon ton de dénigrer les Femen, sous prétexte qu’elles desserviraient dangereusement leur cause. Ce fut par exemple le cas la semaine dernière dans le Monde diplomatique, où la journaliste Mona Chollet a livré un long papier solidement argumenté mais trop basiquement intitulé « Femen partout, féminisme nulle part ».

Si la sacralisation béate est aussi limitée que la condamnation aveugle, on peut tout de même reconnaître certaines vertus à ces militantes n’hésitant pas à se dévêtir pour marquer les esprits. Car quoi qu’on en pense, les Femen peuvent être vues comme des petites cousines d’une grande partie des artistes présentes sur notre une, ces rockeuses (au sens large) qui ont fait bouger les lignes, consciemment ou non, et qui en ont choqué plus d’un.

Alors oui, les Femen avancent souvent avec de trop gros sabots, et après ? Ainsi, leur action en février dernier dans l’église Notre-Dame de Paris pour célébrer le départ de Benoit XVI semblait de prime abord tout à fait condamnable. Puis, finalement, en regardant en direct ces jours-ci sur toutes les chaînes de télé l’élection du nouveau pape et cette fière assemblée 100% masculine, on peut logiquement se demander de quel côté est la violence. « Mais si c’est la faute à Eve / Comme le bon Dieu l’a dit / Moi, je vais me mettre en grève / J’irai pas au paradis / Non, mais qu'est-ce qu’Il s’imagine? / J’irai en enfer tout droit / Le bon Dieu est misogyne / Mais le diable, il ne l'est pas. » (Anne Sylvestre, La Faute à Ève, 1978)

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X