Cinéma, racisme et contre-emploi

Édito du n°932 - mercredi 21 mai - Petit Bulletin Grenoble

Le Petit Bulletin ramène constamment sa fraise avec ses avis tranchés, et c’est pour ça que vous l’aimez – bah oui, sinon, arrêtez d’être masos et lisez d’autres journaux. Mais derrière sa carapace protectrice, le Petit Bulletin doute aussi, parfois.

Ainsi, il se demande si la France serait si raciste que ça au vu des sept millions de spectateurs qui, en un mois, sont allés voir Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ? : une comédie de Philippe de Chauveron avec Christian Clavier et Chantal Lauby en bourgeois ayant du mal à encaisser le mariage de leurs quatre filles avec des hommes tout sauf catholiques. Ah si, le dernier l’est, mais bon, il est noir, donc...

« Le racisme, c’est rigolo » assure ainsi Inès El-Shikh sur le site Le cinéma est politique. Un démontage en règle et solidement argumenté des vices plus ou moins cachés d’un produit qui joue dangereusement avec les clichés les plus sournois. Mais cela fait-il sept millions de racistes ? C’est ce qu’une partie de la presse se demande, déboussolée par l’accueil public réservé au film (au demeurant très mauvais d’un simple point de vue artistique – comment peut-on jouer aussi mal ?).

Du coup, on se pose nous aussi la question, de façon très naïve. Tout en essayant de prendre le problème par un autre bout : était-ce une bonne idée que d’avoir choisi Clavier, sachant que le comédien véhicule une certaine image réac voire rance de la France ? Et si un Depardieu avait fait autre chose de ce rôle faussement ingrat, et du coup du film, lui qui excelle maintenant dans l’art du contre-emploi – il campait un excellent Bernard Thibault dans le Potiche de François Ozon. Vous avez quatre heures...

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