Cantat, les Inrocks et l'impossible promo

Édito du n°1071 - mercredi 18 octobre - Petit Bulletin Grenoble

La semaine dernière, le choix éditorial des Inrocks a fait réagir jusqu’au gouvernement (Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes) puisque l’hebdomadaire a décidé d’accorder une longue interview à l’ex-Noir Désir Bertrand Cantat. Et, surtout, de le mettre en "une" (comme ils l’avaient déjà fait en 2013). Sauf que Bertrand Cantat n’est pas un artiste comme un autre : il a tué sa compagne Marie Trintignant en 2003.

Il y a des états d’âme qui ne peuvent être entendus. Des douleurs, sans doute sincères, qui heurtent – il assure avoir pensé au suicide. Certes, comme il est de coutume d’affirmer, il a payé sa dette à la société et peut donc reprendre une vie normale – ce que personne ne peut lui interdire. Mais il n’est pas, au pif, un cuisinier qui retournerait anonymement derrière ses fourneaux. Ni même un interprète interchangeable qui viendrait promouvoir une énième comédie musicale. C’est un auteur-compositeur qui écrit avec ses tripes (on l’a magnifiquement constaté du temps de Noir Désir), qui a un point de vue tranché sur le monde (son tout récent single L'Angleterre, annonçant un album à venir en décembre, en meilleur exemple)…

Chaque prise de parole de Cantat sera donc scrutée, chaque texte disséqué. Toute promo classique ne sera désormais plus possible : voilà ce que cette polémique démontre avec violence. Cantat, s’il veut continuer à chanter, va devoir le faire de manière différente. Son équipe semble l’avoir compris un peu tard, puisque la tournée qui devait être annoncée ces jours-ci a été reportée. Un choix éditorial pour le coup judicieux.

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