Mikaël Muller : « Si les salles de cinéma ont fermé, c’est pour mieux rouvrir »
"Nous, les chiens" le Mardi 9 juin 2020 | par Vincent Raymond
Newsletter Saint-Etienne
Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Saint-Etienne
Abandonné par son maître, un brave toutou domestique se voit heureusement adopté par une meute de ses congénères errants. L’instruisant des dangers de sa nouvelle condition, ceux-ci lui font aussi miroiter une liberté jusqu’alors insoupçonnée. Commence un voyage initiatique…
Il faut désormais compter avec un nouveau membre (bicéphale) dans le cénacle de l’animation asiatique. N’ayant rien à envier à leurs confères nippons, les Coréens Sung-yoon Oh et Lee Choonbaek signent en effet ici un conte contemporain où l’on retrouve autant l’aspiration à l’essence sauvage et la fatalité épique de London qu’une célébration de la nature hors de l’aliénation des Hommes si chère à Thoreau, Miyazaki ou Takahata. Mais aussi en filigrane — et c’est sans doute ce qui fait son originalité — quelques caractéristiques politico-sociales propres à leur pays. À commencer par l’évocation de la partition entre le Nord et le Sud et l’existence de la Zone démilitarisée “tampon“ entre les deux Corées, frontière immatérielle autant qu’absurde pour des chiens. Et puis la situation de ceux qu’on ne veut pas (plus) voir et sont chassés du paysage parce qu’ils ne n’ont plus à la faveur de leurs capricieux propriétaires ou gâchent le tableau urbain… Qu’il s’agisse de chiens ou de pauvres, leur invisibilité organisée est la même ; il ne leur reste plus qu’à trouver la parade pour survivre en conquérant leur Eldorado — Parasite et Nous, les chiens, même combat.
"Nous, les chiens" le Mardi 9 juin 2020 | par Vincent Raymond
Jouant sur l’anthropomorphisme autant qu’elle incite à épouser l’affect canin, cette fable cultiverait-elle le paradoxe ? En réalité, ce grand écart est l’une des clefs de son accessibilité à un public débordant le cercle enfantin. On comprend que le distributeur The Jokers (tiens tiens, le même que Parasite) ait attendu sans fléchir ni céder aux sirènes de plateformes que les salles rouvrent pour soumettre ce film totalement familial à la foule des spectateurs. Cette patience mérite d’être payée en retour.
Abandonné par son maître, un brave toutou domestique se voit heureusement adopté par une meute de ses congénères errants. L’instruisant des dangers de sa nouvelle condition, ceux-ci lui font aussi miroiter une liberté jusqu’alors insoupçonnée. Commence un voyage initiatique…
Il faut désormais compter avec un nouveau membre (bicéphale) dans le cénacle de l’animation asiatique. N’ayant rien à envier à leurs confères nippons, les Coréens Sung-yoon Oh et Lee Choonbaek signent en effet ici un conte contemporain où l’on retrouve autant l’aspiration à l’essence sauvage et la fatalité épique de London qu’une célébration de la nature hors de l’aliénation des Hommes si chère à Thoreau, Miyazaki ou Takahata. Mais aussi en filigrane — et c’est sans doute ce qui fait son originalité — quelques caractéristiques politico-sociales propres à leur pays. À commencer par l’évocation de la partition entre le Nord et le Sud et l’existence de la Zone démilitarisée “tampon“ entre les deux Corées, frontière immatérielle autant qu’absurde pour des chiens. Et puis la situation de ceux qu’on ne veut pas (plus) voir et sont chassés du paysage parce qu’ils ne n’ont plus à la faveur de leurs capricieux propriétaires ou gâchent le tableau urbain… Qu’il s’agisse de chiens ou de pauvres, leur invisibilité organisée est la même ; il ne leur reste plus qu’à trouver la parade pour survivre en conquérant leur Eldorado — Parasite et Nous, les chiens, même combat.
"Nous, les chiens" le Mardi 9 juin 2020 | par Vincent Raymond
Jouant sur l’anthropomorphisme autant qu’elle incite à épouser l’affect canin, cette fable cultiverait-elle le paradoxe ? En réalité, ce grand écart est l’une des clefs de son accessibilité à un public débordant le cercle enfantin. On comprend que le distributeur The Jokers (tiens tiens, le même que Parasite) ait attendu sans fléchir ni céder aux sirènes de plateformes que les salles rouvrent pour soumettre ce film totalement familial à la foule des spectateurs. Cette patience mérite d’être payée en retour.
Crédit Photo : ©The Jokers Films
"Nous, les chiens" par Vincent Raymond le Mardi 9 juin 2020 | Directeur de la programmation chez Les Bookmakers/The Jokers, Mikaël Muller détaille les raisons ayant présidé au positionnement précoce du film "Nous, les (...)
Animation dès 3 ans par Vincent Raymond le Mercredi 9 septembre 2020 | ★★☆☆☆ Animation de Hélène Ducrocq (Fr., 0h36). Sortie le 16 septembre 2020 (...)
ECRANS par Vincent Raymond le Mardi 25 août 2020 | De Xavier Giacometti & Toby Genkel (Fr.-All.-Bel, 1h22) (...)
Animation par Vincent Raymond le Mercredi 8 juillet 2020 | De Anders Matthesen & Thorbjørn Christoffersen (Dan., 1h21)… (...)
Anime par Vincent Raymond le Mardi 20 août 2019 | Leur ville inexplicablement envahie par des pingouins, un groupe d’enfants profite des vacances pour enquêter. Un songe astrophysique drapé de poésie (...)
Festival animation par Nicolas Bros le Mardi 5 mars 2019 | Le fesival Ciné Court Animé de Roanne fête ses dix ans en mars avec une édition qui balaiera, comme chaque année, tout ce qui se fait de mieux en matière (...)
ECRANS par Vincent Raymond le Mercredi 6 février 2019 | De Miyoung Baek, Mohammad Nasseri, Babak Nazari (CdS.-Fr.-Irn.-G.-B, 0h39min) (...)
Dès 3 ans par Vincent Raymond le Mardi 11 décembre 2018 | de Christian Ryltenius (Sué., 0h59) animation (...)
À partir de 3 ans par Vincent Raymond le Jeudi 11 octobre 2018 | de Matthieu Auvray (Fr., 0h41) animation (...)
Animation par Vincent Raymond le Jeudi 11 octobre 2018 | de Michel Ocelot (Fr.-Bel.-All., 1h35) (...)
Animation par Vincent Raymond le Mercredi 4 juillet 2018 | de Sung Hsin-Yin (Taï., 1h51)… Sortie le 01 août (...)