"L'Amour est une fête" : Et le film, une défaite

Mardi 18 septembre 2018

Cul-cul / de Cédric Anger (Fr., 1h59) avec Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Camille Razat...

Photo : © Christine Tamalet / Mars Films

Vous qui entrez dans la salle, abandonnez tout espoir de tomber sur un équivalent de Boogie Night à la française. Narrant l'infiltration de deux flics dans l'univers des peep-shows et du X des années 1980 parisiens, ce pensum n'en a ni le rythme, ni la folie. Présente-t-il quelque gravité dramatique, des attraits comiques insoupçonnés ? Pas davantage. Diable... Oserait-il, alors, s'appuyer sur ce décor ou ce contexte favorable pour créer un authentique film érotique doté d'une intrigue ? Pas plus que Yann Gonzalez avec sa (dé)pantalonnade Un couteau dans le cœur : on se trouve en présence de cinéastes qui vendent hypocritement l'idée du soufre, en craignant d'en prononcer le nom, et passent leur film à moquer leurs aînés du cinéma bis ou Z, tout en les pillant et les contrefaisant (mal) à coup de néons roses et de cheveux peroxydés. Ne parlons pas hommage, puisqu'il s'agit de dérision. Il n'y a là ni amour, ni fête ; d'ailleurs, ce n'est ni fait, ni à faire...

Seule lumière au tableau : la B.O. de Grégoire Hetzel, et la mélancolie mélodique de ses partitions pour instruments à vent, qui parviennent à se frayer une place entre les inévitables louches de soupe d'époque servies à profusion. Pourquoi s'imposer ce jukebox conformiste quand on dispose d'un compositeur d'une telle envergure ?

L'Amour est une fête

sortie nationale : Mercredi 19 septembre 2018
De Cédric Anger (Fr, 1h59) avec Guillaume Canet, Gilles Lellouche...

Paris, 1982. Patrons d’un peep show, Le Mirodrome, criblés de dettes, Franck et Serge ont l’idée de produire des petits films pornographiques avec leurs danseuses pour relancer leur établissement. Le succès est au rendez-vous et ne tarde pas à attirer l’attention de leurs concurrents. Un soir, des hommes cagoulés détruisent le Mirodrome. Ruinés, Franck et Serge sont contraints de faire affaire avec leurs rivaux. Mais ce que ces derniers ignorent, c’est que nos deux « entrepreneurs » sont des enquêteurs chargés de procéder à un coup de filet dans le business du « X » parisien. C’est le début d’une aventure dans le cinéma pornographique du début des années quatre-vingt qui va les entraîner loin. Très loin...