Encadrement des loyers : la Métropole de Lyon veut prolonger et corriger le dispositif

Vendredi 20 juin 2025

Logement / À un an de la fin de l'expérimentation, la Métropole de Lyon appelle à maintenir l'encadrement des loyers, en l'ajustant sur plusieurs points. Une manière d'asseoir une régulation plus lisible, alors que le marché locatif reste difficile d'accès pour de nombreux habitants.

Photo : Image par macaccro de Pixabay

Mis en place à Lyon et Villeurbanne depuis 2021, le dispositif d'encadrement fixe un plafond de loyer au mètre carré, calculé selon des critères précis comme l'ancienneté du logement ou sa localisation. L'objectif affiché est de contenir les hausses abusives à la relocation, dans un contexte où la pression immobilière fragilise les ménages les plus modestes.

Trois ans après son lancement, les premiers résultats permettent d'évaluer son impact. D'après l'Atelier parisien d'urbanisme, les loyers ont baissé de plus de 5 % dans les six grandes villes concernées, dont Lyon. Localement, le loyer médian à la relocation est passé de 13, 90 à 13, 60 euros le mètre carré entre 2021 et 2023. Ces chiffres sont appuyés par les retours du terrain, avec plus de 230 signalements instruits et 367 000 euros de trop-perçus rendus aux locataires.

Un dispositif à affiner pour éviter les contournements

Malgré ces résultats encourageants, certaines failles nuisent encore à la lisibilité du dispositif. C'est notamment le cas du complément de loyer, qui permet à un propriétaire d'ajouter une somme au loyer de base s'il estime que le logement présente un confort ou une qualité exceptionnels. En l'absence de définition claire, ce mécanisme est souvent détourné.

La Métropole de Lyon demande une clarification réglementaire sur ce point, ainsi qu'une meilleure transparence dans les annonces. Le vice-président au logement, Renaud Payre, a porté ces propositions lors d'une table ronde au Sénat, réunissant plusieurs collectivités. La Métropole espère que cette mobilisation collective permettra non seulement de prolonger l'expérimentation au-delà de 2026, mais aussi de l'améliorer.

Un levier utile, mais à inscrire dans une politique plus large

Le dispositif ne prétend pas résoudre la crise du logement à lui seul, mais il offre un levier concret aux locataires. En témoignent les 234 signalements traités depuis 2021. Reste à pérenniser l'existant, sans en masquer les limites grâce à une politique plus large d'accès au logement qui passerait par la production de logements abordables, la lutte contre les passoires thermiques ou encore le rééquilibrage territorial.Â