En séries

Publié Vendredi 20 août 2010

C'est décidé, je fais comme tout le monde, et puis je suis gentille aussi. Comme cet été les réflexions en tous genres sur les séries ont pullulé (Technikart, Les Cahiers du cinéma... c'est manifestement la mode d'en dire le plus grand bien), je vous fais un topo sur celles vues récemment, et particulièrement appréciées. Tout comme Axelle Ropert (journaliste notamment aux Cahiers du cinéma), je considère qu'une série peut être de qualité sans pour autant demander au spectateur attention et concentration, au contraire. Comme elle, j'adore les séries mais n'ai pas envers ces dernières la même exigence que devant un film, dont j'ai plutôt tendance à attendre qu'il soit une œuvre finie capable des plus belles transcendances esthétiques, une entité pure des aléas et fluctuations du temps qui s'écoule - évolution temporelle qui est ainsi la tare, mais surtout le plus grand point fort des séries. La comparaison de ces deux genres est justifiée, mais ne peut être une fin en soi. Oublions donc d'y réfléchir trop, et parlons des faits. Cet été, ce sont les fulgurances surgissant de manière inopinée sur l'image nickel des Mad Men que j'attendais avec le moins de patience. En espérant que les prochains épisodes me contrediront, je dois bien admettre qu'après la superbe de la fin de la saison 3, on s'ennuie ferme dans cette saison 4. Je nourrissais un petit espoir pour un renouveau de True Blood - après la descente vertigineuse vers des abysses de nullité attrape-couillons de la saison 2, que j'imagine avoir été écrite par des scénaristes sous la menace : flingue sur la tempe, couteau sous la gorge, plume sous le pied - espoir en partie récompensé par l'autodérision prononcée et le retour à une forme plus fidèle à la première saison. Sookie la chiante imite son vampire de Bill prononcer son nom, les loups garous s'invitent non sans humour, les règles régissant le monde des vampires sont de plus en plus alambiquées : un certain n'importe quoi, aveu d'un manque d'inspiration patent, voire affligeant, mais qui se laisse pourtant regarder. Je vous vois venir avec votre air suspicieux, mais non, je n'attends pas la quatrième saison de Gossip Girl. J'ai jeté l'éponge (en soie) au cours de la première saison. Si les robes et serre-têtes de la sorcière Blair m'ont intéressée sur quelques épisodes, son regard légèrement bovin et son gloss bien trop brillant ont eu raison de mon intérêt pour ce qu'elle symbolisait en termes de mode. D'accord, le sex-appeal un tantinet sauvage du présomptueux mais tellement bien sapé Chuck n'a pas à rougir de son évolution, mais les têtes à claques en chef - j'ai nommé la désespérément amphibienne (néologisme faisant référence à sa ressemblance évidente avec une grenouille) et mono-expressive Serena, et son monsieur Parfait dont chaque intervention me donne envie de le voir baigner dans un vide-ordures plein de sushi - m'ont forcée à abandonner. Non, moi j'attends plutôt de voir comment Dexter se dépatouille de sa nouvelle situation dans la saison 5, en espérant qu'il reprenne un peu du poil de la bête, quand-même. Et oui.