La Peau Bleue, compagnie courrier de nuit. Théâtre de Création, Salle noire.
Publié Mercredi 3 novembre 2010
Une salle intimiste, du noir partout, des coussins rouges à même le sol.
Une ambiance familiale, enfants, professeurs, jeunes couples et hommes seuls.
Rentre une femme, belle, si incroyablement sereine, son aura se déploie jusqu'au public lequel dès le départ se demande s'il n'a pas quitté sa vie l'espace d'un instant.
En effet ce corps, cette Présence dégage beaucoup d'émotions et toute la mise en scène de ce court spectacle de danse repose là -dessus. S'y rajoutent des effets de sons et lumières à la fois doux et violents, pacifiques et agressifs. On rêve éveillé. Comme devant un film expérimental, notre cerveau lâche prise. On a beau avoir conscience d'être devant un spectacle proposé et soutenu par le Théâtre de Création et la Ville de Grenoble, situé dans une salle Noire à l'atmosphère des plus troublantes dans des locaux à proximité du Petit bulletin, ... on flotte... la danseuse se déplace à moins de quelques mètres de nous pourtant elle nous semble inaccessible, quasi féérique.
Quand le spectacle se finit, on ose à peine y croire. Faut-il applaudir ? cela semble être artificiel, déplacé. C'est que les motifs tribaux des tatouages vidéos en surimpression sur corps dansant nous amène à effectuer à notre tour, comme par translation, une transe. Dans notre tête les tambours électriques et imaginaires résonnent toujours, la danse buto et le dynamisme africain migrent dans la vision de ces images temps et mouvement qui font écho aux rêves ancestraux des hommes. Quelque chose circule, une sorte de fluide, le fluide de l'Histoire de la maitrise des corps qui est mis en scène dans une chorégraphie des plus pures et minimalistes.