Notre besoin de consolation. Julie Bérès, Cie les Cambrioleurs, Hexagone

Publié Mercredi 3 novembre 2010

Lorsque Stieg Dagerman écrivit Notre besoin de consolation est impossible a rassasier, l’un des textes les plus courts et les plus essentiels de l’ Histoire de la littérature contemporaine il n’aurait pu songer qu’il serait le puits où Julie Bérès serait allée cherché son eau. Cette jeune metteuse en scène y a trouvé un beau filon d’or puisque la richesse plastique de ce spectacle est inégalable. Entre décors dont la matière se transforme sous nos yeux ébahis, dont les formes et la cohérence se désagrègent, s’étirent ou se transpercent, des comédiens danseurs et circassiens nous déclament avec humour, pédagogie et brio les lois de la science. Ces lois consistent justement en l’expérimentation en dehors de toute loi morale. c’est à dire que la science positiviste a toujours dépassé l’idée d’humain pour créer des monstres immortels qui se transforment peu à peu en machine de procréation parfaite dans une idée utopique d’un monde sans mort et sans douleur. Ces réflexions, Julie Bérès les fait émerger grâce à une mise en scène en adéquation parfaite avec son contenu. Les effets visuels sont impressionnants, le spectacle oscille entre danse, théâtre, vidéo, tout est sujet à la création, tout est liberté et trouvaille. Ceci passe par la technologie et un nouveau rapport artistique au monde, sujets qui parsèment l’Hexagone car Antoine Conjart eut la très bonne idée de lancer un partenariat entre arts et sciences dans sa programmation de cette vingtième année de scène nationale à Meylan.