Aurélie Filippetti, Hadopi et nos espoirs

Publié Mardi 29 mai 2012

Édito du n°846 - mercredi 30 mai 2012 - Petit Bulletin Grenoble

Aurélie Filippetti donc, nouvelle ministre de la culture. Comme ça, de but en blanc, cette nomination s'apparente plutôt à une bonne nouvelle. À l'assemblée nationale en 2009, elle avait ainsi fait partie des farouches opposants à la loi Hadopi (pour Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet) qui, selon elle, « passe Ã  côté des principales questions que pose la révolution technologique actuelle Â». « Hadopi cherche uniquement à préserver les modèles économiques en place. Â»

Qu'un politicien s'empare de ce sujet avec de tels mots avait quelque chose de revigorant. Mais une parole n'engage que celui qui l'écoute, et une fois les marches du pouvoir gravies, le discours se modifie. Plus d'abrogation pure et simple d'Hadopi en vue, mais une mission de concertation sur l'avenir de la loi, mission qui vient d'être confiée au très funky Pierre Lescure, dont l'une des nombreuses casquettes est d'être administrateur d'une société spécialisée dans la gestion des droits numériques. Voilà qui rassure une partie du monde de la culture bien décidée à ce que rien ne bouge, et qui déçoit ceux qui attendaient un grand big bang après le 6 mai.

Un mauvais départ pour Aurélie Filippetti (qu'on imagine soumise à de nombreuses pressions), alors que par ailleurs, cette ministre a, dans l'ensemble, un discours plutôt rassurant quant à sa compréhension des enjeux actuels. Allez Aurélie, courage, on croit en toi !