La fête (de la musique, du cinéma...) mais pas que
Édito du n°849 - mercredi 20 juin 2012 - Petit Bulletin Grenoble

C'est une tradition : la première semaine du début de l'été est synonyme de boulimie culturelle. Deux fêtes se juxtaposent ainsi dans le temps : celle consacrée à la musique, puis celle consacrée au cinéma. Si la seconde, créée en 1985 à l'initiative de la Fédération nationale des cinémas français, ressemble de plus en plus à une grande braderie promotionnelle aux velléités commerciales du style « il faut sauver le soldat cinéma », la première reste encore bon enfant, dans l'esprit des débuts - 1982, la gauche, Jack Lang, l'euphorie...
Une force et une faiblesse à la fois, parce que finalement, la Fête de la musique, avec le temps, c'est toujours un peu pareil... Mais les deux témoignent d'une certaine conception de la culture, plus évènementielle qu'autre chose, sous-entendant ainsi que la démocratisation culturelle passe forcément par la gratuité ou l'offre tarifaire. Une conception discutable, néanmoins souvent partagée par certains politiques qui pensent que le seul frein d'accès à la culture est financier. Certes, une sortie pèse dans un budget, mais s'en tenir à ce seul constat démontre un manque criant de réflexion. Faisons donc la fête, sans arrière-pensées, mais n'oublions pas ensuite de nous pencher sur les raisons profondes qui font que la culture, une fois la fête finie, peut être encore vue comme un monde excluant.