Mylène, Charlie et le mariage pour tous

Publié Mardi 26 juin 2012

Édito du n°850 - mercredi 27 juin 2012 - Petit Bulletin Grenoble

Mylène est contente : elle a enfin trouvé l'âme sœur en la personne de Charlie. Et ça, c'est une première, elle qui auparavant menait sa barque en papillonnant au gré du vent. Ses jours sont donc dorénavant rythmés par la douce langueur de l'amour et de la vie à deux. Comme Mylène est une libertaire hédoniste et une bouffeuse de curés, jamais elle n'avait imaginé une seule seconde se marier (« c'est pour les bourgeois matérialistes Â» aimait-elle à répéter souvent), donc elle ne voit pas pourquoi ça devrait changer. Mais Mylène, qui est peut-être un brin naïve, ne s'était jamais rendu compte qu'elle ne pourrait de toute façon jamais officialiser son union avec Charlie, puisque Charlie est une femme. C'est con, mais c'est comme ça.

Une interdiction à ses yeux « infondée, débile, conservatrice, homophobe, rétrograde, moraliste... », qui lui donnerait presque envie de finalement signer devant le maire. Car oui, Mylène est comme Michel Galabru, elle est pour le « mariage homosexuel », ne voyant pas « pourquoi on devrait épargner quelqu'un parce qu'il est homo » (il est drôle ce Michel). Alors dès que le gouvernement Ayrault officialisera le mariage pour tous (c'est ce que François Hollande avait promis, elle s'en souvient), Mylène ira tout de suite se marier avec Charlie, pour le symbole. Quitte à divorcer le lendemain.