Arcade Paper

A l'occasion du festival Quarks, le Cri de l'Encre expose du 29 août au 15 septembre une installation du collectif Elshopo, collectif se définissant comme « laboratoire de sérigraphie ». De fait, toutes leurs créations, qu'il s'agisse de projets video, de design, de performances, ou même de cuisine (oui oui, de cuisine), utilisent la sérigraphie comme mode d'expression premier. Cette fois-ci, Arcade Paper, dernier projet en date du collectif, mêle à la sérigraphie l'univers des jeux électronique des 80's. Exposé dans un premier temps au Centre Pompidou-Metz, Elshopo proposait aux visiteurs des crêpes au Nutella sérigraphiées à manger entre deux parties de jeu video. Cette fois-ci, pas de crêpes -malheureusement- mais toujours autant de fun.
Le concept d'Arcade Paper est, comme la plupart des projets de ces mêmes artistes, à la fois barré et ludique. Incrusté dans une sculpture en résine représentant Chienpo, mascotte d'Elshopo, un écran projette un jeu vidéo dans lequel le visiteur campe le rôle d'un ouvrier qui doit rattraper tous les t-shirts que lui envoie Chienpo, sérigraphe en chef, depuis une passerelle située en hauteur. Le joystick se limite à deux boutons incrustés dans le pied de la sculpture, l'un permettant d'aller à gauche et l'autre à droite. Le jeu peut au début paraître simple, mais comme tout bon jeu d'arcade des années 80 le jeu se complique petit à petit puisque les t-shirts envoyés par Chienpo se multiplient et que s'ajoutent à cela de nombreux pièges qui tombent du plafond.
Il est vrai que jusqu'ici le rapport à la sérigraphie peut ne pas sembler très évident. Évidemment, l'intérêt de l'installation réside moins dans l'interactivité que dans les décors du jeu. Car la bonne idée de ce projet est aussi de permettre à chacun de dessiner le décors qu'il désire, celui ci étant simplement dessiné sur une grande feuille blanche que l'on glisse dans l'écran du jeu. Mieux encore : les meilleurs dessins seront, à la fin de l'exposition, sérigraphiés par Elshopo puis exposés.
Cette exposition sera donc pour chacun l'occasion de s'amuser et de découvrir l'univers décalé de ce « laboratoire » qui a le mérite, grâce à de tels projets, de rendre l'art accessible à tous, de sept à soixante-dix sept ans. Â