"I'm gettin' too old for this shit."

Publié Vendredi 14 septembre 2012

On m'a reproché de tirer sur l'ambulance avec cet article. Mais face à l'acharnement de certains papys rockers, il faut bien des gens pour leur remettre les pieds sur terre. Car entre nous, le titre de l'album a beau être « Falling of the Sky », on a vu tomber de là-haut des grêlons bien plus intéressants.

Il y a des groupes, comme çà, qui un jour sont dépassés et n'arrivent plus à être dans l'air du temps. C'est le cas de The DB's qui signent un album rétro suranné et sans grand intérêt. Alors, bien sûr, on se dit en l'écoutant que ce Falling of the Sky est sympa, qu'il s'écoute et qu'il possède ce charme vintage qui nous rappelle nos premiers amours, des Beatles aux groupes britpop des années 90. Mais on se demande quel aurait été notre jugement si nous l'avions entendu 20 ou 30 ans plus tôt. Il est fort possible, en effet, qu'il fût passé complètement inaperçu. Car bien qu'il possède une certaine gaieté, cet album ne brille ni par ses trouvailles mélodiques ni par ses recherches instrumentales qui sont inexistantes (à une époque, soit dit en passant, où de nombreux musiciens arrivent avec brio à associer une esthétique rétro aux nouveaux apports technologiques dont ils disposent. En atteste, par exemple, l'énorme revival disco qu'a engendré la musique électronique). Aucune originalité, donc, qui pourrait le démarquer d'un autre album datant de ces années bénies que désormais le groupe semble (mal) pasticher. The DB's donne de fait l'impression de se répéter - sûrement par nostalgie - ce qui donne à la sortie un résultat d'une banalité des plus ennuyeuses. Comme si les Pink Floyd se reformaient pour sortir un nouveau Dark Side of the Moon moins bien que l'original (pourvu que les rancœurs qui divisent Gilmour et Water à jamais ne cesse de les ronger). Cet album possède d'une certaine manière les défauts d'un Shot of Love ou d'un Division Bell, c'est à dire d'un de ces albums se situant un peu sur le tard dans une discographie remarquable et qui sont mauvais pour la simple raison qu'il ne sont qu'une énième répétition sans relief de ce qui a fait le succès de leurs compositeurs, une touche de maladresse et de kitsh en plus. Malheureusement, et c'est cruel que de le faire remarquer, The DB's n'ont jamais été des Dylan ou des Pink Floyd. On leur accorde le fait qu'il sont de bons musiciens et qu'en leur temps ils ont pu être à la mode. Mais en parlant de temps, on aimerait aujourd'hui leur conseiller de réfléchir sur le titre du premier morceau de leur dernier album : «That Time is Gone».  

PS: Après, ces papys, en bons rockers, adressent sûrement un bon gros "fuck" aux petits cons comme moi qui voudraient les empêcher de grattouiller tant qu'ils le peuvent, et je ne peux que leur donner raison.